Ces femmes ont bénéficié d'une campagne d'information pour valoriser leur savoir-faire et accéder à une formation en gestion afin d'augmenter leurs revenus. En dépit d'un environnement social et géographique des plus ardus, lequel est marqué par une organisation familiale fortement machiste, des traditions ancestrales les aliénant et un isolement des grands centres urbains, les femmes des zones rurales de Biskra ont de tout temps fait preuve d'un courage et d'une pugnacité sans pareille. En plus de s'occuper des enfants, du ménage et de leurs pères, frères et maris, elles ne rechignent pas à la tâche dans les champs, préparent des produits alimentaires conservables issus essentiellement de dattes ainsi que des sirops et des mixtures médicinales composées d'épices et de plantes aromatiques. Elles confectionnent, tricotent, cousent et tissent des vêtements, des couvertures, des nappes et des serviettes et elles ont appris à mijoter de succulents plats traditionnels, dont la renommée a dépassé les frontières du pays. Elles excellent dans les travaux manuels et la fabrication d'objets en terre glaise, en osier ou en bois. Dotées de tous ces talents, aptitudes et dispositions, elles sont malheureusement trop souvent dans le besoin, le dénuement et la détresse économique avec des horizons assombris et des perspectives bouchées par les archaïsmes, notent beaucoup d'entre elles. Afin de valoriser le savoir-faire de ces femmes dans des créneaux porteurs, de leur permettre d'accéder à une formation en gestion, d'être insérées dans le tissu économique et d'augmenter leurs revenus pour in fine atteindre une autonomie financière et un épanouissement professionnel et personnel, Kaoutar Krikou, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme et le ministre du Tourisme, de l'Artisanat et du Travail familial, Mohamed Hamidou, ont conjointement donné récemment à partir de la commune de Leghrous, à 45 km au sud-ouest de Biskra, le coup de départ d'une caravane d'information et de sensibilisation destinée aux femmes rurales et au foyer, habitantes des zones d'ombre. Accéder à l'aide de l'Etat Il sera expliqué aux femmes rurales, notamment celles exerçant une activité artisanale en leur domicile, les modalités et les mécanismes et critères d'adhésion aux dispositifs étatiques de promotion et de soutien financier et technique entérinés par le gouvernement en leur faveur et la possibilité pour elles de bénéficier de prêts bancaires pour créer des microentreprises et rentrer de plain- pied dans le monde de l'entrepreneuriat féminin. Ainsi, les agents et animateurs de l'Agence de développement social (ADS) sillonneront les zones d'ombres pour aller à la rencontre de ces femmes, les convaincre du bien-fondé de cette démarche, les imprégner d'une nouvelle culture managériale et entrepreneuriale et les inciter à agir pour sortir la tête de l'eau et s'affirmer comme une frange sociale productrice de biens et de richesses. Connaissant les obstacles de tous genres et les entraves auxquelles beaucoup de femmes ne peuvent se dépêtrer aussi facilement que cela, ce projet reste un défi qui sera difficile à relever avec succès, mais l'espoir est toujours permis, fera-t-on remarquer. «L'Etat a la volonté de soutenir, aider et accompagner les femmes rurales détentrices d'un savoir-faire et souhaitant s'investir dans la production artisanale ou semi-industrielle et bénéficier des subventions et des microcrédits accordés par l'Angem, la Cnac et l'Ansej pour arriver à une autonomisation financière et à une pérennisation de leurs activités dans l'agroalimentaire, l'artisanat et les services», a souligné Kaouthar Krikou. Effectuant, une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Biskra de deux jours pour s'enquérir de la situation des secteurs relevant de leurs portefeuilles respectifs et particulièrement de la condition des femmes rurales et au foyer, des artisans et artisanes, vivant dans des zones enclavées et de l'impact réel des mesures et dispositifs étatiques mis en place afin de soutenir cette catégorie sociale, les deux ministres, accompagnés des autorités locales, ont visité des expositions de produits artisanaux à Leghrous, M'Chouneche, commune des Aurès située à 30 km au nord-est de Biskra et à Zeribet El Oued, à 80 km à l'est du chef-lieu, où la profusion et la variété des objets et articles artisanaux et des produits agricoles exposés les ont laissés apparemment pantois. Des richesses inestimables Ils ont aussi officié des séances de remise de chèques pour des femmes rurales porteuses de projets. «Biskra recèle des richesses inestimables dans les secteurs de l'artisanat et du tourisme où les femmes ont un rôle majeur à jouer. Nous devons renforcer notre culture touristique en changeant de mentalité et de comportements et moderniser notre système de gestion des infrastructures touristiques pour être aux normes internationales. La pandémie passera et cette région regagnera son statut de destination privilégiée. J'exhorte les cadres des secteurs du tourisme et de l'artisanat à poursuivre leurs efforts et à profiter de cette baisse des activités pour repenser leurs stratégies, conférer une touche de modernisme à leurs produits et services et à donner une importance égale au tourisme distractif, cultuel, saharien, thermal, agricole et de découvertes faisant les caractéristiques de Biskra et de ses environs. Nous déployons des efforts et des moyens pour lever les obstacles auxquels sont confrontées les femmes rurales et celles au foyer par la consolidation de leur potentiel productif et leurs capacités à être les ambassadrices et la carte d'identité nationale de l'Algérie nouvelle», a soutenu Mohamed Hamidou. À noter que 497 projets de femmes rurales ont été financés par les organismes publics en 2020 et que 750 autres leur seront dévolus pour l'année en cours afin de concrétiser leurs projets et de s'épanouir dans un environnement socioéconomique à la mesure de leurs ambitions et envergures, a-t-on appris. Advertisements