Afin de lancer et s'enquérir du taux d'avancement ou de la finalisation de plusieurs projets de développement pour les habitants de la wilaya déléguée d'Ouled Djellel, dont le chef-lieu est situé à 100 km au sud-ouest de Biskra, Abdallah Abinouar, le wali de Biskra, a sillonné dernièrement les zones d'ombre des immenses communes steppiques d'Ouled Djellel, Sidi Khaled, Doucen, Chaïba et Besbes où l'agriculture et l'élevage des ovins sont les principales activités d'une population revendiquant de meilleures conditions de vie, a-t-on constaté. Profitant de l'occasion, des dizaines de jeunes, de fellahs et d'éleveurs de ces régions ont tenu à aller au-devant du wali pour lui expliquer l'ampleur de leur désarroi et de leur désappointement de se sentir marginalisés par l'administration et les responsables locaux. «Monsieur le wali, nous sommes des bénéficiaires de lots de terrain à Sidi Khaled, et pour faire valoir nos droits, nous nous sommes constitués en associations, mais l'administration ne nous reconnaît pas. Nous avons envoyé des lettres pour demander des entrevues avec les responsables, sans qu'aucun daigne donner suite à nos préoccupations. Pire ! Nous sommes poursuivis en justice pour avoir manifesté sur la voie publique», a expliqué un jeune. «Nous demandons de l'eau d'irrigation pour nos terres. Nous demandons depuis des autorisations de forage, on nous renvoie d'une administration à une autre sans que personne ne puisse nous aider à élucider nos difficultés. Nous sommes attachés à nos terres et à notre mode de vie, mais cela devient intenable à cause de plusieurs aléas», a ajouté un agriculteur. «Nous sommes des habitants d'un hameau par lequel passe une canalisation de gaz de ville, mais nos maisons n'en sont pas dotées. Il nous faudrait aussi une route carrossable pour rejoindre nos maisons et un établissement primaire, car nos enfants doivent faire des kilomètres pour aller à l'école. Ici, les jeunes sont oisifs et sans perspective d'avenir, car les postes de travail sont inexistants», a clamé un autre jeune au bord d'une route vicinale menant vers Hassi Essida, une bourgade où la délégation de la wilaya est allée inspecter un dispensaire et une école primaire offrant des repas chauds aux élèves. A chacun des intervenants, le wali a répondu avec tact et pondération, a-t-on relevé. DES SOLUTIONS POUR LE STADE «Nous avons un plan de développement concerté auquel participent plusieurs départements et administrations. L'implantation d'une école est assujettie à des critères déterminés par la carte scolaire. Les travaux se poursuivent pour viabiliser les terrains destinés aux autoconstructeurs et les procédures pour obtenir des permis de forage de puits seront allégées. Les services communaux et ceux du secteur de l'habitat et de l'urbanisme sont instruits de faciliter et d'accélérer la délivrance des permis de construire et les travaux de viabilisation de centaines de lots de terrain. Ma présence avec vous est la preuve que vous n'êtes pas des oubliés ni des exclus. Le cabinet du wali est ouvert à tous. Les projets sont distribués en fonction des dotations financières et des capacités de l'Etat. Nous œuvrons pour trouver des solutions et résoudre tous problèmes», a rétorqué le wali qui aura réussi à chaque fois à atténuer la colère de ses interlocuteurs. Au programme de cette sortie dédiée aux zones d'ombre, des visites d'établissements scolaires, de chantiers de construction, de stades et de travaux de viabilisation (VRD) de lots de terrains, de routes, du réseau d'électricité et du gaz, de l'alimentation en eau potable et d'irrigation des périmètres agricoles situés dans cette région isolée où le coût d'un branchement au réseau de l'électricité peut atteindre les 100 millions de centimes par foyer. A noter que le wali a tancé les responsables de la direction des équipements publics et de l'OPGI. Les uns pour un retard de plusieurs années dans la réalisation d'un amphithéâtre et d'un réfectoire au lycée de Chaïba et de nombreuses anomalies, contrefaçons et dépassements des délais de réception dans la construction d'une cité d'habitation à la nouvelle ville d'Ouled Djellel. «Toutes vos arguties pour expliquer ces retards et ces lacunes sont irrecevables. C'est une dilapidation des deniers publics et chacun devra répondre de ces actes devant la justice que je n'hésiterai pas à saisir», a-t-il lancé. Au stade de football de 5400 places connaissant aussi des retards de réalisation au grand dam des supporters de l'équipe locale enregistrant des performances remarquables, il s'est enquis de la situation. «Ce projet devait être doté de 100 milliards de centimes issus du Fonds spécial pour les régions du Sud, mais nous avons reçu seulement 60 milliards. Nous avons vainement interpellé deux ministres des sports pour les 40 milliards restants. Les gradins, les vestiaires et les dépendances sont fin prêts. Il manque le gazon naturel et le forage d'un puits et ce stade sera opérationnel», a expliqué Abdelaziz Djebourabi, DJS de Biskra. En concertation avec l'APW, le comité des supporters et des responsables du secteur, le wali a décidé de débloquer des fonds pour équiper ce stade d'une pelouse artificielle et de le raccorder au réseau d'eau potable pour le mettre le plus vite possible à la disposition des sportifs de la région, a-t-on appris. Advertisements