Les avocats de Béjaïa entreront en grève dès demain, et ce, pour une semaine, suite à l'appel de l'Ordre régional des avocats de Béjaïa (ORAB), en solidarité avec leurs confrères du barreau de Blida, dont l'un des membres a été mis sous mandat de dépôt suite à «un différend personnel avec une magistrate». Les avocats affilés à l'ORAB boycotteront, de dimanche à jeudi, les audiences au niveau de la cour de Béjaïa, après que leurs confrères de Blida et d'Alger aient décidé de le faire pour les audiences à la cour de Blida. Le mouvement de protestation sera marqué par un sit-in à l'intérieur de la cour le lundi 22 février, journée hautement symbolique qui marquera le deuxième anniversaire du déclenchement du mouvement citoyen du 22 février 2019 dans lequel les avocats de Béjaïa ont grandement participé en investissant la rue. Réuni jeudi dernier en «session d'urgence», le conseil de l'ORAB considère que ce qui s'est passé à Blida «est un grave dérapage à l'encontre du corps de la défense et ne représente qu'une partie d'une série de positions prises contre la profession». Dans un communiqué rendu public, l'ORAB souligne que la répétition de ces positions qui portent atteinte aux droits et au respect des avocats «s'est matérialisée au niveau de l'Ordre des avocats de Béjaïa» par des cas qu'il énumère. «Procrastination dans les procédures contre l'individu qui a saccagé et piétiné la plaque professionnelle avec insultes et menace publiées sur les réseaux sociaux» cite, en premier, l'Ordre. Son action de protestation se veut aussi un acte de dénonciation de ces «atteintes», dont celle relative à la poursuite d'un avocat d'Akbou par le parquet «sans en aviser le bâtonnier en violation de l'article 125 dernier paragraphe du code 13/07 régissant la profession de l'avocat». Les avocats réagissent aussi à ce qu'ils considèrent comme une «insulte du corps de la défense par le président de la chambre pénale, ce qui a conduit au boycott des audiences depuis le 25 janvier 2021». Aussi, ils dénoncent «vivement» la déclaration de Issad Mabrouk, le président du SNM, qui a qualifié la protestation des avocats de Blida à l'intérieur de la cour de «comportement clownesque», des déclarations que l'ORAB qualifie de «dangereuses, honteuses et irresponsables». Advertisements