En signe de soutien au mouvement populaire né le 22 février, le barreau de Béjaïa a appelé, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, à une journée de grève générale pour demain, jeudi 19 septembre, à travers toutes les juridictions relevant de la cour de justice de la wilaya. Ce mouvement de grève, décrété par les membres de l'Office régional des avocats de Béjaïa (Orab), sera appuyé par une marche des robes noires qui démarrera à 10h du siège de la cour de justice de la capitale des Hammadites. Dans son communiqué, l'Orab invite l'ensemble des avocats affiliés au barreau de Béjaïa à boycotter l'activité judiciaire au niveau de toutes les juridictions de la région, et à venir participer massivement à la manifestation de rue qui aura lieu au chef-lieu de la wilaya. "Nous avons appelé tous nos confrères et consœurs à observer une journée de grève, ce jeudi 19 septembre, à travers l'ensemble des tribunaux et à rejoindre la manifestation prévue ici à Béjaïa. Nous nous sommes donné rendez-vous au niveau de la cour de Béjaïa, où nous allons d'abord tenir un sit-in, avant l'entame de la marche, vers 10h", nous a affirmé, hier, Me Salem Khatri, bâtonnier de la wilaya de Béjaïa. Selon notre interlocuteur, cette journée de protestation s'inscrit dans le cadre des actions initiées par le barreau de Béjaïa en guise de solidarité avec les détenus du mouvement populaire, et en soutien à la révolution populaire pacifique en marche. À ce titre, Me Khatri a tenu à préciser que les mots d'ordre de cette journée de protestation reflètent concrètement les mêmes revendications mises en avant par le hirak, à savoir, "la libération des détenus politiques et d'opinion", "l'arrêt de la répression et la cessation des poursuites judiciaires à l'encontre des manifestants pacifistes", "la mise en place d'une véritable instance indépendante devant gérer la période de transition" et "l'instauration d'un Etat de droit, démocratique et social". Interrogé sur la position de son organisation professionnelle vis-à-vis de l'agenda électoral du pouvoir, le bâtonnier de Béjaïa indiquera que "le barreau de Béjaïa, à l'instar de ceux de Tizi Ouzou et de Boumerdès, a déjà pris la décision de ne pas participer, ni à l'encadrement des élections présidentielles du 12 décembre prochain ni à la commission de wilaya chargée de la surveillance du scrutin". Et de conclure en ces termes : "Notre position demeure constante et ne changera jamais, ni avec le temps ni avec les humeurs. Nous sommes toujours du côté du hirak." Une façon de se démarquer implicitement du revirement de position de l'Union nationale des barreaux d'Algérie (UNBA), dont deux membres ont rejoint l'instance nationale chargée de l'organisation de l'élection présidentielle prévue pour le 12 décembre prochain.