Au moins 12 présidents d'APC ont été suspendus depuis deux ans à cause des poursuites engagées à leur encontre par la justice. Le dernier en date fut le maire de Boumerdès, Djaffar Bakour du parti El Mostakbel, relevé de son poste en début de semaine par le wali en application de l'article 43 du code communal. Cet article qui fait abstraction du principe de la présomption d'innocence pèse comme une épée de Damoclès sur la tête des élus. Son annulation a été réclamée à maintes reprises par les partis politiques, arguant que seule la justice est habilitée à sanctionner les élus. M. Bakour est poursuivi pour avoir signé des marchés publics qui ont été octroyés en violation de la réglementation. Plusieurs autres responsables locaux, dont l'ex-wali, Abderrahmane Madani Fouatih, l'ex-chef de daïra Si Ali Seraidi ainsi que trois anciens P/APC et deux entrepreneurs ont été cités dans la même affaire. Ils sont accusés, entre autres, pour «faux et usage de faux», «dilapidation de deniers publics», «abus de pouvoir», «octroi d'indus avantages», etc. Instruit près le tribunal de Bordj Ménaïel, le dossier a été transféré la semaine passée au tribunal de Sidi M'hamed. La plupart des prévenus se sont déjà vu confisquer leurs passeports en raison des charges qui pèsent sur eux. L'affaire remonte à 2017. Elle concerne l'octroi, sans respect des procédures, de plusieurs marchés d'éclairage public, d'aménagement urbain et d'entretien des espaces verts pour un seul et unique entrepreneur. Mais cette affaire n'est pas la seule. Cette commune balnéaire, dont la réputation a été ternie par les scandales à répétition, a vu succéder à sa tête 8 P/APC depuis 2007. Et rares sont ceux qui ont échappé aux griefs de la justice en raison de leurs méthodes de gestion. Les affaires de malversation sont légion dans plusieurs autres communes de la wilaya. Onze autres P/APC ont été suspendus par l'actuel wali. Un record. L'on peut citer, entre autres, ceux des communes de Boudouaou, Corso, Dellys, Chabet El Ameur, Khemis El Khechna, Zemmouri, Ouled Moussa, Afir, Si Mustapha, Cap Djenet, etc. L'article 43 du code communal stipule qu'«...en cas de jugement définitif l'innocentant, l'élu reprend automatiquement et immédiatement l'exercice de son activité». Chose qui n'a pas été appliquée pour les P/APC relevés de leurs postes durant le mandat précédent. D'où la nécessité d'annuler le fameux article, utilisé par certains walis comme arme contre les élus récalcitrants. Advertisements