Plusieurs activités sont au programme du 32e anniversaire de la disparition de l'écrivain et anthropologue, Mouloud Mammeri. Ainsi, l'APC d'Ath Yenni, commune natale du défunt, organise, depuis vendredi, une exposition de livres, d'articles de presse et de photos en hommage au défunt. Des conférences-débat animées par Ali Hachouchi et Ali Sayad sont également au menu de cette commémoration qu'abrite l'éspace culturel Mammeri. Un recueillement sur la tombe de Dda Lmulud est prévu aussi pour aujourd'hui, dimanche, à Taourirt Mimoune, dans la commune d'Ath Yenni. Une œuvre multidimensionnelle Au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, jeudi, à la maison de la culture qui porte le nom de l'illustre anthropologue, la vie et l'œuvre de Mouloud Mammeri ont été revisitées par des écrivains et des chercheurs. Ainsi, Souad Kedri, enseignante au département de français de l'université de Tizi Ouzou, est revenue sur le caractère multidimensionnel de l'œuvre de Mammeri, tandis que Takfarinas Naït Chabane du département de langue et culture amazighes, a, quant à lui, mis l'accent sur l'amawal (le lexique) élaboré par l'auteur de La Colline oubliée. Selon lui, à travers ce travail réalisé par Dda Lmulud, tamazight a pu permettre d'autres espaces sociolinguistiques. Un regard scientifique sur l'œuvre de Mammeri «Cela est, d'ailleurs, rassurant pour la sauvegarde de tamazight», a fait remarquer le même universitaire. Notons aussi que d'autres chercheurs, à l'image de Said Chemakh, Hacene Halouane et Allaoua Rabhi ont également animé des conférences dans le sillage de la même occasion, et ce, pour apporter, eux aussi, un regard scientifique sur l'œuvre de Mammeri. Par ailleurs, dans le même cadre, les auteurs Laceb Djamel, Akli Drouaz, Lynda Hantour, Bengana Chabha et Zohra Aoudia ont organisé la vente dédicace de leurs ouvrages. D'autre par, Nabila Goumeziane, directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, a déclaré que, cette année, l'anniversaire du décès de Mammeri s'articule, notamment sur «l'apport indéniable de Mouloud Mammeri à la recherche anthropologique en Algérie et à la préservation de la poésie populaire, en particulier celle de Si Moh ou Mhand : un grand nom de la littérature orale contemporaine de notre pays». Un patrimoine à vulgariser Ce legs poétique qui se caractérise par la force du verbe et la profondeur des messages qu'il véhicule ainsi que son caractère intemporel et surtout sa portée philosophique, est un véritable gisement duquel doivent s'abreuver les Algériens. En effet, la poésie populaire de Si Moh Ou Mhand est un patrimoine qu'il nous appartient à tous de préserver et de vulgariser. Cette poésie sauvée de l'oubli grâce au travail remarquable de collecte, de transcription et de traduction entrepris par des hommes de culture attachés à la sauvegarde du patrimoine culturel national, en particulier : l'Amusnaw Mouloud Mammeri, notamment à travers son ouvrage Les Isefra de Poèmes de Si Mohand-Ou Mhand, a-t-elle ajouté. Advertisements