Le groupe NT2S, bureau conseil, a organisé hier à Alger, en collaboration avec Med Consult et l'école ESIEE de Paris, le premier colloque international sur l'intelligence économique et le management de l'information. L'objectif est de présenter un panel d'actions et de solutions permettant de garantir la bonne appropriation des concepts, des méthodes et des outils de management. « L'intelligence économique (IE) est un système qui permet de recueillir, de capitaliser, d'analyser et de diffuser l'information utile pour une entreprise », a expliqué Claude Possin, vice-président IE à l'Institut national des hautes études de la sécurité (INHES). Elle s'oppose à l'espionnage, c'est une pratique légale de recueil de l'information, une veille spécifique pour détecter les signaux faibles et forts qui conditionnent l'environnement de l'entreprise. L'intelligence économique est un outil capable de détecter des menaces et des opportunités de toute nature dans un contexte de concurrence exacerbée. Instrument d'analyse adapté à tous les problèmes, elle valide l'information utile et anticipe toutes les stratégies possibles. Des enquêtes ont montré que les entreprises qui sont durablement les plus innovantes ou qui ont une image de bonne qualité du produit ou du service sont celles qui sont bien avancées en matière de veille technologique. Les responsables de L'Oréal ont recensé 7 champs pour la veille : technologique, concurrentiel, commercial, sociétal, législatif, géographique et géopolitique. L'expérience de L'Oréal conduit le veilleur à retenir quelques conseils pour la construction et la gestion de son réseau. Il doit, notamment dans un grand groupe, avoir à l'esprit un certain contexte qui viendra sous-tendre son action (mondialisation croissante, révolution technologique). Il faut savoir qu'aujourd'hui, une entreprise ne peut se contenter du marché national et doit aller à la conquête de places extérieures. B. Casterot, responsable du centre de veille technologique du constructeur automobile Renault depuis janvier 2000, a exposé son expérience : « Un groupe de travail composé du chargé de veille, d'ingénieurs, d'un acheteur et d'un responsable marketing avancé se réunit mensuellement pour analyser, compléter et commenter les informations intéressantes et décide des synthèses à faire et des points à approfondir. Les bénéfices sont énormes : réajustement de la politique technique de l'entreprise, développement de partenariats et de l'expertise technique. » Pour Mohamed Derdour, directeur général de l'ANVREDET, l'intelligence économique nécessite trois conditions : « Un travail collaboratif entre personnes, la construction des outils mutualisés et des relations d'intérêts partagés et un accroissement continu des performances pour demeurer compétitif. » Le conseiller économique du président de la République Mourad Medelci a indiqué dans son intervention que la différence fondamentale entre l'Algérie et les pays européens est que « notre pays cherche à attirer les investissements étrangers et non à protéger davantage l'économie nationale ».