Depuis dimanche dernier, se tient au Théâtre national (TNA) à Alger une rencontre littéraire animée par l'écrivain et dramaturge algérienne Fatima Gallaire. Baptisée « Echos de plume », cette manifestation, qui durera jusqu'à jeudi, est consacrée dans sa première journée à une rencontre entre le public et la dramaturge, laquelle a parlé de son expérience en matière de théâtre, littérature et l'écriture en général, suivie d'un débat. Une expérience marquée par 35 pièces théâtrales dont 10 ont été jouées et traduites en 12 langues. Parmi ces pièces, il est cité Princesses, La fête virile, Les co-épouses, Au loin les caroubiers. Côté nouvelles, il est relevé Jessie ou l'appel du désert, La fête à Issa et les Mendigots. Quant à l'œuvre romanesque, aucun ouvrage n'est pour l'instant publié. Elle compte dans son tiroir, Prière du soir et Nadir ou le Zénith. La dramaturge a entamé son intervention avec la lecture d'un passage de sa pièce La fête virile. Il s'agit d'un étranger qui se présente dans un village et demande à ces habitants d'être circoncis, pour ensuite épouser une des leurs. Ces derniers sont ainsi partagés entre ceux qui lui sont hostiles. « Car ils auront une fille au moins si sa demande est satisfaite », et les tolérants lesquels voient qu'en l'intégrant dans leur société « ils ont gagné un fils en plus ». Cela dit, ils l'envoient chez un médecin français lui-même malade pour s'occuper de lui. Commence ainsi la discussion entre le médecin qui voit en la circoncision une atteinte à l'intégrité du corps et son compatriote qui la qualifie de promotion sociale. Pour la dramaturge, l'écriture est avant tout une « démarche essentiellement égoïste ». Elle constitue aussi « une réactualisation d'une absence ou d'une présence ». Et quand « on écrit, on n'est pas loin de l'inconscient ». Cela dit, écrit-on pour la postérité ou pour son temps ? « J'écris pour me faire plaisir et pour partager le plaisir avec le lectorat. La postérité ou mon temps ? Je n'y ai jamais pensé quand j'écrivais », explique Fatima Gallaire. Elle relève que son œuvre théâtrale aborde des sujets divers, tels l'exil, les fêtes rituelles, le déracinement et l'intolérance, laquelle ne « relève pas seulement du fait religieux ». Concernant le choix du titre de l'ouvrage, elle indique : « L'avoir en tête avant la fin de l'ouvrage. Et j'imagine mal écrire un livre sans au préalable avoir le titre en tête. » Hier, la dramaturge a entamé la deuxième partie de sa rencontre. Il s'agit de l'atelier d'écriture. Elle durera jusqu'à jeudi. Elle consiste en des séances d'apprentissage d'écriture, auxquelles le public est convié à participer. « Tout le monde peut écrire, explique Fatima Gallaire, il suffit de montrer aux gens leurs capacités en la matière et la manière d'en procéder. »