«Je ne suis pas celle qui sait et qui veut asséner son savoir sans discussion à ceux qui ne savent rien ! Je suis celle qui passe et qui donne au talent «local» la possibilité de devoir évident. Je ne suis que le révélateur venu de l'extérieur qui permet, dans une situation donnée, d'attention, de réflexion et de partage, à des événements créatifs de se montrer, de s'épanouir et d'aller jusqu'à leur terme». Ces mots sont de Fatima Gallaire, une dramaturge algérienne vivant en France. Fatima est diplômée de lettres françaises à Alger puis licenciée de cinéma à Vincennes. Elle est l'auteur de nombreuses oeuvres dont La beauté de l'icône, Princesses ou Ah : Vous êtes venus, Là où il y a quelques tombes, Les coépouses, La fête virile, La gazelle. Elle a produit de nouvelles pièces, récits et scénarios. Reconnue en tant que dramaturge en France avant d'être publiée en tant que nouvelliste et documentariste, traduite en 12 langues, Fatima Gallaire a obtenu en 1990 le prix Aletty et en 1994 le prix de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre. Fatima fait sienne la langue française pour exprimer les maux et les souffrances des gens. Lors de différents master class qu'elle anima en France et ailleurs, elle s'est souvent employée à donner la parole aux autres, à laisser jeunes, petits et grands s'exprimer tout en développant une réflexion autour d'un thème bien précis, notamment l'exil, l'espoir, l'amour, le mal être de la jeunesse... des thèmes bien souvent pertinents qui touchent les collégiens. De ces travaux en ateliers d'écriture qui parfois durent 4 mois, voire un an, aboutissent à des créations théâtrales. C'est dans ce cadre que s'inscrit la rencontre qu'elle animera dimanche au TNA et ce, dans le cadre de son forum Echos de plumes. Fatima Gallaire se propose de «prendre en charge les interrogations et les virtuosités des étudiants de théâtre mais encore de nous ouvrir au monde, pour accepter d'autres participants comme des élèves, des étudiants de français, des professeurs et tout autre adulte passionné. Le résultat n'en sera que plus riche, lumineux», soutient-elle. Aussi, Fatima Gallaire ira également à Oran et à Constantine en étant, souligne-t-elle: «L'élément fédérateur qui attirera et mettra en valeur toutes les ressources francophones pouvant s'exprimer par le dialogue, la répartie, la facétie, le drame, le jeu du corps, la danse, l'histoire brève, la mise en espace parfois accompagnée de musique et enfin, la réalisation finale d'un travail commun accompli dans la joie». Un travail qui sera livré instantanément. Une façon ludique et instructive d'apprendre. Les textes entrepris pourront être publiés éventuellement. Aussi, à ne pas manquer ce rendez-vous ce dimanche, à 14h30, organisé par le CCF, au Théâtre Mahieddine-Bachtarzi.