Le Président-directeur général (PDG) de Sonelgaz, Chaher Boulakhras, a annoncé lundi 21 juin à Alger un projet d'interconnexion entre le réseau électrique algérien de Hassi Messaoud avec celui de la Libye via Ghadamès, soulignant que cette décision « historique » va consolider la vision de l'interconnexion du réseau du Maghreb, de l'Afrique du Nord et de la région subsaharienne. S'exprimant sur les ondes de la chaine 3 de la radio nationale, M. Boulakhras a indiqué que « la décision sur le projet d'interconnexion du réseau électrique du grand sud entre Hassi Messaoud et Ghadamès a été prise récemment lors de l'Assemblée générale du groupe Sonelgaz, tenue le 31 mai dernier et sur proposition de Sonelgaz ». Dans ce contexte, il a souligné que ce projet s'inscrit dans le cadre de l'accord de partenariat et du mémorandum d'entente entre l'entreprise Sonelgaz et la Compagnie générale de l'électricité de Libye (GECOL) signés en décembre 2020 et visant à mettre en place « les véritables jalons de coopération entre les deux pays et entre les deux entreprises du secteur ». Le P-dg de Sonelgaz a mis en exergue, à ce propos, que cet « important » projet permettra des échanges en matière énergétique entre les deux pays, mais aussi à consolider « la vision d'aller vers l'interconnexion du réseau du Maghreb, de l'Afrique du Nord et de subsaharienne ». Ce projet, qu'il a qualifié de « complexe » et de « capitaliste », en raison de son étendue sur 520 kilomètres, sera accompagné, selon lui, par des mécanismes de financement et une ingénierie financière en vue de le réaliser, ajoutant que « des études faisabilités sont en cours de réalisation avec une très bonne cadence ». « Nous sommes entrain de mettre en place ce projet graduellement. Il s'agit d'un projet sur 3 ans selon le mode opératoire que nous avions adopté », a-t-il expliqué. Dans le même ordre d'idées, il a réitéré « l'engagement de l'Algérie, via l'entreprise Sonelgaz, à soutenir la République libyenne dans son nouveau décollage économique ». « Nous sommes présents en Lybie et nous travaillons depuis 6 mois. Les relations sont excellentes dans ce domaine. Il y a une très bonne volonté politique affiché entre les deux pays et aussi par les deux sociétés. Sonelgaz est prête à mettre à profit toute son expérience énergétique et ses ressources matérielles et humaines dans le cadre du principe gagnant-gagnant », a-t-il assuré. Dans ce sillage, M. Boulakhras a affirmé que le groupe Sonelgaz a pris aussi la décision de renforcer sur le court terme la flotte de l'entreprise libyenne GECOL par des turbines mobiles d'une capacité de 265 mégawatts (MW) à partir du mois de juillet prochain, tout en faisant état de l'intervention réussie des équipes de Sonelgaz dépêchées au niveau de la centrale Khoms (Tripoli), qui a permis de récupérer une « grande puissance et de soulager le réseau libyen ». Cette équipe de 30 techniciens et ingénieurs algériens a été déployée en Libye pour assurer des interventions et le diagnostic nécessaire, a-t-il ajouté, précisant que le réseau libyen nécessite d'être réhabilité et reconstruit. « Nous travaillons sur la partie haute tension, la formation, la numérisation et aussi l'activité de la maintenance des équipements, des réseaux et des centrales de production avec des pièces de rechange fabriquées en Algérie », a-t-il fait savoir. Evoquant par ailleurs le plan stratégique tracé à l'horizon 2035 au niveau l'international, M. Boulakhras a soutenu que le groupe Sonelgaz envisage de conquérir le potentiel du marché africain dans le cadre d'une vision « stratégique et pragmatique ». Le groupe Sonelgaz est déjà présents dans 9 pays africains à travers des actions de formation assurées par la filiale IFEG, a fait observer son P-dg, affirmant que « l'Afrique dispose d'un énorme potentiel avec plus de 640 millions d'africains qui n'ont pas aujourd'hui accès à l'énergie. Sonelgaz prépare sa feuille de route sur l'international pour saisir toutes les opportunités qui peuvent s'offrirent à l'entreprise, a-t-il précisé tout en mentionnant que la nouvelle direction dédiée au développement à l'international est « très active ». Advertisements