La compagnie nationale d'électricité et du gaz (Sonelgaz) compte user de tous les moyens que lui confère la loi pour recouvrer les créances détenues auprès de sa clientèle qui avoisinent les 172 milliards de dinars. Celles-ci ont triplé par rapport à l'année 2019, à cause de la pandémie de Covid-19. "À compter de l'année 2021, nous allons utiliser toutes les procédures légales pour recouvrer ces créances impayées qui ont pesé lourdement sur la trésorerie de l'entreprise", a déclaré Chahar Boulakhras, P-DG du groupe. Les directions de distribution vont privilégier d'abord la voie de la communication à travers les mass-médias jusqu'au recours à la coupure notamment pour les clients plus récalcitrants parmi les industriels et les établissements publics qui, durant toute l'année, ne se sont pas acquittés de leurs factures. "Etant donné notre rôle en tant qu'entreprise citoyenne et pour des raisons sociales afin d'accompagner notre clientèle pendant cette pandémie, nous n'avons pas procédé encore à des coupures d'électricité", a précisé, hier, Chahar Boulakhras, en marge de la cérémonie de signature de convention de coopération avec la société libyenne Gecol (General Electric Company). Une fois récupéré, cet argent sera réinvesti dans de nouveaux projets avec pour objectif final l'amélioration du cadre de vie des citoyens en les approvisionnant en électricité et en gaz naturel, surtout ceux vivant dans les zones d'ombre. Il a été recensé d'ailleurs quelque 8 000 zones d'ombre en quête d'alimentation en électricité et gaz. Les enveloppes financières nécessaires pour la réalisation ou le parachèvement des projets de raccordement de ces régions déshéritées aux réseaux d'électricité et de gaz ont d'ores et déjà été débloquées. Le P-DG de Sonelgaz a indiqué, à ce propos, qu'un plan d'urgence a été mis en place pour éliminer progressivement ces zones d'ombre.Il a fait savoir qu'en 2020, plus de 1 800 zones d'ombre ont été raccordées au réseau électrique et gazier. Mieux encore, "avant même le début de ce programme, Sonelgaz avait entrepris de préfinancer ces projets de raccordement des zones d'ombre à travers le pays", a-t-il ajouté. M Boulakhras a, toutefois, mis l'accent sur l'importance d'orienter l'électricité, en priorité, aux activités agricoles et industrielles, en tant que secteurs générateurs de richesses et créateurs d'emplois dans ces espaces ruraux. Par ailleurs, la convention signée hier par les deux entreprises sera étendue à la production, au transport et à la distribution d'électricité et de gaz. Cette décision est intervenue après les travaux de réparation d'une panne survenue dans la centrale électrique alimentant Tripoli, effectués en octobre dernier par une équipe de 13 techniciens de sa filiale SPE, de Sonelgaz. L'entreprise va ainsi orienter sa stratégie vers l'international et va exporter son expérience, son expertise, son ingénierie et son savoir-faire dans la production, la distribution de l'énergie... vers des pays africains avec une priorité pour les voisins dont la Libye. "Concernant le renouvelable, Sonelgaz dispose d'un capital expérience sur les projets réalisés en termes d'engineering, de maintenance et d'exploitation des centrales. Nous allons également développer cette coopération vers la formation et les services", a-t-il affirmé. Pour lui, la crise sanitaire a aussi permis à Sonelgaz d'évaluer ses capacités de satisfaction des besoins nationaux et ceux des pays voisins dans le cadre de l'export d'énergie et de savoir-faire. La dynamique de coopération avec la Libye s'effectue, selon M. Boulakhras, dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant. Il est question d'identifier toutes les opportunités offertes et les intérêts communs aux deux entreprises. Le P-DG de Sonelgaz a, à ce propos, annoncé la création prochaine, d'"un groupe de travail qui se penchera sur les différents domaines de coopération entre les deux entités et élaborera une feuille de route pour des actions à réaliser en urgence à moyen et à long terme".