Occupant la grande majorité du marché mondial il y a quelques années, les boîtes de vitesse manuelles désertent, depuis peu, les lignes d'assemblage des constructeurs automobiles du monde entier. Si leur image était certes associée pour beaucoup à celle des véhicules populaires, les transmissions manuelles furent, durant de nombreuses années, bien souvent louées pour une image de sportivité censément supérieure aux transmissions automatiques. Et pourtant, à l'heure actuelle, de nombreux constructeurs de voitures à très hautes performances ne proposent plus dans leur catalogue de transmission manuelle, faisant grimper la colère des puristes qui voient en la boîte automatique un véritable sacrilège. Le constructeur italien Ferrari en est le parfait exemple. En effet, dès 2016, la Scuderia décide d'écarter ce mode de transmission de son catalogue au profit de la transmission automatique. Si les constructeurs généralistes continuent à proposer dans leur catalogue la transmission d'autre fois sur certains de leurs véhicules, le mouvement de disparition de celle-ci semble malgré tout bien enclenché. L'histoire de la boîte de vitesse commence en France à la fin du XIXe siècle. Un jeune passionné de mécanique travaillant depuis plusieurs années sur la mise au point d'une automobile dans le jardin de ses parents dépose un brevet décrivant un mécanisme permettant d'augmenter le couple transmis aux roues. Cet inventeur de génie, dont le nom Louis Renault, ne restera pas longtemps inconnu, fera quelques semaines plus tard la démonstration des prouesses incroyables pour l'époque permises par son invention. Le soir de Noël 1898 devant la foule impressionnée, l'un de ses véhicules équipés de la fameuse boîte de vitesse gravira la rue Lepic à Montmartre en toute facilité. Les commandes ne tardent pas à arriver, le jeune technicien décide de devenir constructeur automobile. Son invention équipa alors l'ensemble des véhicules qu'il produira durant sa carrière et aussi, de nombreuses autres marques à travers l'Europe faisant de la boîte automatique de cette époque une relique peu attirante qui causait une surconsommation, une conduite trop lente et n'avait par ailleurs que trois rapports. La boîte automatique, faisant cependant des millions d'heureux en Amérique où elle était démocratisée dès les années 1950, alors qu'en Europe, seules les limousines allemandes et anglaises en étaient équipées. En 1989, la Scuderia Ferrari introduit une nouvelle monoplace, la 640. Conçue par John Bernard, elle inaugure plusieurs nouveautés, dont une boîte semi-automatique à 7 rapports. Les changements de vitesse sont désormais effectués grâce à des palettes situées derrière le volant. Aux mains des pilotes, Gerhard Berger et Nigel Mansell, la voiture gagnera 3 courses durant la saison. Au cours des saisons ultérieures, toutes les équipes de Formule 1 introduiront des transmissions du même type, voire full automatique. Elles seront graduellement suivies durant la décennie suivante par la quasi-totalité des autres disciplines. La Ferrari 355 lancée en 1994 fut la première voiture de route à être produite avec une boîte séquentielle. Mais au-delà de la technologie utilisée, il s'agissait de la première voiture de sport extrême européenne à proposer un choix alternatif à la boîte de vitesse mécanique. Depuis, les boîtes mécaniques n'ont cessé de déserter le segment des voitures de sport. A titre d'exemple, plus aucune boîte manuelle n'a été proposée par Ferrari depuis 2016 sur aucun de ses véhicules. La tendance chez les constructeurs de voitures plus modestes est exactement la même: équipant plus de 43% des véhicules au niveau mondial en 2015, les boites mécaniques n'étaient plus montées que sur 37% des véhicules en 2020 et cela pour plusieurs raisons Le Bouleversement Tout d'abord, l'augmentation du trafic routier dans de nombreuses agglomérations autour du globe implique des temps passés dans les bouchons qui explosent. De nombreux citadins, lassés par les nombreuses manœuvres que nécessite l'utilisation d'une boîte mécanique dans ces conditions, optent désormais volontiers pour une boîte de type automatique. Il faut dire que ces dernières ont beaucoup évolué. Dans le passé, deux des principaux reproches faits à l'encontre de la boîte automatique à convertisseur étaient sa lenteur de fonctionnement ainsi que le rendement énergétique médiocre impliquant une hausse de la consommation et une baisse des performances. Mais en 2003, la boîte à double embrayage sort de l'ombre et ravagea tout derrière elle. Elle a été appelée DSG par le constructeur Volkswagen, car son nom en allemand est tout simplement imprononçable. La Golf 5 avec la boîte DSG créa une révolution. Les Allemands grâce a cette boîte ont tout simplement révolutionné le monde de la transmission et supprimé les préjugés qu'il pouvait y avoir à son sujet. Le temps de passage est beaucoup plus rapide que celui d'une boîte manuelle. Le temps de passage est désormais calculé en milliseconde, le tout dans un confort magistral. Les boîtes automatiques sont aussi devenues importantes, car leur évolution se rapproche beaucoup des nombreuses normes anti-pollution mises en place par l'UE et le gouvernement américain. Plusieurs tests montrent que la boîte automatique à double embrayage ou à convertisseur, réduit la consommation de carburant drastiquement à une fréquence de passage se situant entre 1200 et 2000 trs/mn. Mais alors, que reste-t-il de la boîte manuelle qui procure pour notre personne un sentiment de maîtrise ? La disparition de l'embrayage est bel et bien en route. Et vous, êtes-vous manuelle ou automatique ? Advertisements