Il y a l'Afrique du Nord et il y a tout le reste de l'Afrique. Entre les deux, le grand désert, et pour les relier, il y avait les caravanes des Touareg qui assuraient les échanges commerciaux. Alors qu'ils ne consomment pas d'essence, les increvables dromadaires ont été abandonnés au profit des camions, mais il faut des routes. C'est ici où la géopolitique entre en jeu, depuis des décennies, l'Algérie et le Nigeria tentent de se relier par la route, tout en reliant entre eux les autres pays, allouant des budgets conséquents, sans résultat, la route s'arrête toujours entre Gao et Bordj Badji Mokhtar et entre Agadez et In Guezzam pour cause de terrorisme Aqmi, paralysée entre Kano au Nigeria et le Niger pour cause de terrorisme Boko Haram. Pas de route et des pistes dangereuses. Un Algérien qui passait a d'ailleurs été tué par la Minusma (ONU) le 27 octobre entre Anefis et Kidal dans l'Adrar des Iforas au nord du Mali. Bien que tardivement, l'Algérie a décidé de relier l'Algérie à la Mauritanie frontalière et a inauguré l'année dernière une route, non goudronnée, entre Tindouf et Zouerate sur une piste préexistante qui entre en territoire sahraoui sur 200 kilomètres, la piste étant plus ancienne que les frontières. Ce qu'il s'est passé il y a 4 jours avec le bombardement de deux camions de marchandises près de Bir Lahlou et la mort des trois civils algériens a un résultat, couper encore et encore la route, celle et toutes celles qui relient l'Afrique du Nord à l'Afrique sahélienne au profit de puissances étrangères qui ne veulent pas d'un rapprochement routier interafricain. A qui profite ce crime ? En tout état de cause, déclaration de guerre ou erreur, ce meurtre commis symboliquement un 1er novembre contre des civils algériens sur une portion du Sahara occidental non revendiquée par le Maroc, ressemble fortement à un début de guerre, «assassinat qui ne restera pas impuni», selon le communiqué de la Présidence algérienne. La guerre ? C'est possible. C'est même très possible. Advertisements