Les locataires de la cité AADL de Sebala qui compte plus de 1800 logements sont mécontents. La raison ? Les prestations fournies par l'AADL, disent-ils «laissent franchement à désirer». Les résidants sont furieux surtout qu'ils payent régulièrement des charges. Le constat est surtout valable, précisent-ils, «pour l'entretien et la réparation des ascenseurs». C'est ainsi que plusieurs tours de 15 et 16 étages sont sans ascenseurs depuis plusieurs semaines, voire des mois. Pour les locataires qui habitent au-delà du 7e étage, la vie est carrément devenue un véritable calvaire. Les femmes enceintes, les personnes âgées et les enfants souffrent au quotidien. Faire monter les courses au 13e ou au 16e étages est devenu une souffrance. Les locataires ne comprennent pas comment on peut laisser la situation en l'état alors que les ascenseurs, actuellement à l'arrêt, nécessitent juste de petites réparations. Ils ne comprennent pas également que le contrat liant l'AADL à l'entreprise chargée de l'entretien des ascenseurs n'a pas été renouvelé alors que l'entreprise en question n'a pas fini le travail pour lequel elle a été désignée. Le cas, par exemple, du bâtiment 28 est le plus édifiant. Les deux ascenseurs que compte la bâtisse sont à l'arrêt et aucun responsable n'a entrepris d'en réparer un pour soulager la souffrance des locataires. Ce n'est pas tout. Les locataires du dernier étage, soit le 16e, enregistrent d'importantes infiltrations d'eaux de pluie qui ont transformé leurs appartements en piscine. Autre cauchemar, les caves des immeubles sont régulièrement inondées d'eaux usées, ce qui à la longue risque de fragiliser les bâtiments. Le problème vient du fait que les colonnes d'évacuation des eaux usées sont très mal conçues. Elles fuient de partout, ce qui est extrêmement dangereux pour la santé des locataires, surtout en été. C'est souvent ces mêmes locataires qui entreprennent de vider eux-mêmes les caves inondées. Et comme un malheur ne vient jamais seul, des locataires qui ont pris attache avec notre journal signalent également que le nettoyage des immeubles pour lesquels ils payent aussi les charges n'est plus assuré. Devant cette situation aussi dramatique que kafkaïenne, de nombreux locataires s'organisent actuellement pour demander des comptes à l'AADL et porter au besoin l'affaire devant les tribunaux. Ils sont nombreux à ne plus vouloir payer des charges du moment qu'ils sont abandonnés à leur triste sort et qu'aucune prestation mentionnée dans les contrats qui les lient à l'AADL n'est assurée. Devant le silence radio des responsables, des locataires se disent extrêmement «scandalisés» et prévoient même des actions plus radicales. D'autres, dégoûtés par la situation, ont déjà déménagé puisque la vie dans cette cité est devenue difficile, surtout que de petits gangs, dont certains s'adonnent à des activités illicites, ont fait leur apparition. Ce n'est pas souvent rapporté par les journaux, mais il y a eu plusieurs descentes de police et de gendarmerie dans le quartier. Affaire à suivre donc. Advertisements