En dépit des efforts déployés par les responsables du secteur forestier de la wilaya de Aïn Defla, notamment par l'organisation de campagnes de sensibilisation, particulièrement en direction des établissements scolaires, par des dons en pépinières et la création d'espaces verts, tout le monde s'accorde à dire que la situation des surfaces boisées vit depuis des années un désordre écologique. Ce qui interpelle les responsables et le simple citoyen afin de reconstituer les forêts et de les exploiter d'une façon rationnelle. Soulignons d'abord que la wilaya de Aïn Defla occupe une superficie de 426 000 ha, dont 132 900 de surfaces boisées constituées du massif de Dahra Zaccar au nord et de la chaîne de l'Ouarsenis au sud. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que le pin d'Alep occupe la plus grande superficie, suivi du chêne-liège et d'autres espèces végétales telles que le pin, le chêne vert, l'eucalyptus... Cependant, ces massifs boisés, de l'avis des spécialistes, sont loin d'assurer l'équilibre biophysique nécessaire à la préservation de l'écosystème. Au cours de la session ordinaire de l'APW qui vient d'achever ses travaux, les responsables du secteur et les élus ont tiré la sonnette d'alarme sur les principaux dangers qui menacent la forêt à Aïn Defla, sachant que les années de terreur lui ont porté un grave préjudice. En outre, il est à rappeler que Aïn Defla est classée parmi les régions à haut risque, notamment les incendies. Ceux-ci sont généralement difficiles à circonscrire en raison du manque d'équipements adaptés. A ce propos, on peut lire dans le rapport de la commission de l'APW en charge de ce dossier que 922 incendies ont été enregistrés et 14 306 ha brûlés entre 1995 à 2004. Cette situation a eu pour conséquences la dégradation du tissu végétal et l'érosion accélérée, deux facteurs qui favorisent les atteintes à l'écosystème qui participe à l'envasement des barrages. Néanmoins, et comme il est encore souligné dans le rapport, c'est l'homme qui participe activement à la détérioration de la forêt en pratiquant le surpâturage et en utilisant le bois d'une façon excessive. Cette dernière activité s'est accrue ces dernières années en raison notamment du mouvement massif des populations rurales à la recherche de sécurité et de subsistance. Cette situation a donné lieu à son tour à l'accaparement des terres à la périphérie des villes par ces populations en quête également de points d'eau. De tout cela, il ressort que la wilaya de Aïn Defla formée de 31% de massifs boisés a un besoin immense et urgent de préserver son patrimoine forestier, notamment par l'extension de l'arboriculture et le développement d'activités adéquates dans ces zones. Ces objectifs que se donnent les responsables du secteur nécessitent néanmoins la mobilisation de moyens financiers et humains qui font cruellement défaut à l'heure actuelle.