Invité par les étudiants de l'université de Tizi Ouzou à l'occasion de la commémoration du printemps berbère, le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, a animé hier une conférence-débat au campus de Hasnaoua. « L'oubli n'est jamais absolu et le crime n'est jamais parfait », a lancé le représentant du FFS à propos de la question brûlante de l'amnistie générale. « Le Pouvoir organise une auto-amnistie car sa préoccupation première est de préserver l'impunité sur tout ce qui s'est passé lors de la décennie sanglante », a-t-il déclaré. Ali Laskri a développé un discours offensif à l'égard du Pouvoir en place, dont la caractéristique est d'« étouffer les résistances citoyennes », a-t-il dénoncé. Une entreprise vaine, selon le conférencier, puisque « les émeutes du gaz, de l'eau et du pain reviennent régulièrement sur la scène, traduisant la détresse sociale de larges couches de la population algérienne ». L'essentiel de la conférence-débat a été animé hier par le secrétaire national à la communication, Karim Tabou, devant une assistance où l'on pouvait remarquer l'absence du Dr Bouhadef, éphémère premier secrétaire du parti, et Mourad Kacer, l'ex-fédéral de Tizi Ouzou. L'orateur a eu des mots très durs à l'endroit des structures des archs. « Quand le FFS déclarait que ces nouvelles formes d'organisation sont le fait du Pouvoir, tout le monde nous attaquait. A présent, l'évolution de la situation nous a donné raison et tous ont rejoint notre position », a-t-il précisé, faisant allusion au RCD, qui a longtemps « accompagné » le mouvement des archs. Karim Tabou pense que la crise de Kabylie est gérée de près dans son ensemble par les décideurs du pays. « L'opération du printemps noir est un processus qui est échelonné dans le temps et l'on connaîtra encore de nouvelles étapes à l'avenir. Les archs sont devenus un instrument de règlement des problèmes internes au sérail. En venant en Kabylie le 18 avril dernier, Ouyahia cherche à conforter sa position dans le système à l'heure où l'on parle de remaniement gouvernemental », a dit le chargé à la communication. « Au lieu de parler d'un décret pour révoquer les élus, pourquoi ne pas prendre un décret pour défiscaliser les commerçants ? On les a seulement invités à se rapprocher des archs pour conforter ces derniers », s'insurge M. Tabou. « La décision illégale et arbitraire de révoquer les élus vise à faire démissionner le citoyen de l'acte de vote et à céder la place à des structures de substitution acquises au système. »