Le très sinistrement tronçon routier de la RN5- notamment entre Tadjenanet, Chelghoum Laïd et Oued Athmania - continue, en matière de circulation routière, de happer des vies humaines, alors que les autorités en charge de cet épineux dossier semblent dépassées par l'ampleur de la tragédie. Certes, la traque des chauffards et des fous du volant est loin d'être une mince affaire, mais il aurait été judicieux, de notre point de vue, que des mesures draconiennes soient prises afin d'atténuer la tragédie, ne serait-ce qu'au niveau des itinéraires les plus meurtriers. A fortiori, les lieux-dits Virages de la mort de Tadjenanet, Bir Hachem à l'est de Chelghoum Laïd, ou encore Chaâbat Ferroudj, Oued Athmania, se sont forgés au fil des ans une macabre réputation étant devenus un véritable tombeau à ciel ouvert. La funeste comptabilité des pertes en vies humaines qui ponctue les bilans cycliques des services de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale en est la parfaite illustration. Au-delà donc du tristounet record que détient ce parcours mortel, il serait coupable de passer sous silence la déliquescence et la dislocation de l'ensemble des réseaux routiers de la wilaya de Mila, quand bien même ceux-ci n'en constituent pas les seules raisons inhérentes à la recrudescence des accidents de la circulation, tout aussi sanglants que spectaculaires sur cette partie de la RN5. En plus des routes défectueuses, il faut surtout souligner que l'excès de vitesse, les dépassements dangereux et le non-respect du code de la route sont autant de facteurs aggravants. Le redéploiement et la présence accrue des organes de contrôle routier ainsi qu'une implication autrement plus étoffée de la direction des infrastructures de base (DIB) contribueront à l'évidence à infléchir la tendance.