Le personnel de la santé exerçant à Khemis El Khechna, Hamadi, Larbatache, Ouled Moussa et Kharouba, dans la wilaya de Boumerdès, a observé dimanche dernier une grève en signe de protestation suite à l'incident survenu le 20 avril à Hamadi lors de l'opération de circoncision organisée au bénéfice des enfants issus de familles nécessiteuses et qui serait « provoqué par le président de l'APC de cette localité ». La décision avait été prise la veille lors d'une réunion regroupant le bureau de la coordination de wilaya des travailleurs de la santé et les sections syndicales de Khemis El Khechna, Boudouaou et Boumerdès. Dans un rapport adressé à ses supérieurs hiérarchiques, le médecin coordinateur du sous-secteur sanitaire de Khemis El Khechna, le docteur A. Chebel, qui menait son équipe le 20 avril dernier à Hamadi, fait remarquer : « Nos équipes effectuaient les examens médicaux et paramédicaux pour les enfants en attendant l'arrivée des autres médecins sollicités, en mission similaire à Khemis El Khechna, lorsque le P/APC de Hamadi est entré dans la salle, ordonnant à notre équipe de quitter les lieux avec autorité et agressivité. » « Nous lui avons rappelé qu'il (le P/APC ndlr) n'avait pas d'ordre à nous donner ni à s'ingérer dans le travail d'une structure de la santé qui est souveraine et dont l'autorité ne relève que de notre seule tutelle », écrit une quinzaine de médecins et d'infirmiers dans une pétition adressée aux différents responsables de la wilaya. Or le P/APC de Hamadi que nous avons contacté hier donne une toute autre version des faits. « Il n'y a eu aucun incident », a-t-il déclaré. Et d'expliquer : « L'année dernière, lors d'une opération similaire organisée à l'occasion du 27e jour du Ramadhan au profit des enfants dont les parents étaient nécessiteux, les équipes de la santé ont exigé, par le biais de leur coordinatrice, d'être payées pour ce service. Nous leur avons expliqué que cela était hors de question étant donné qu'ils travaillent dans un secteur public et que l'opération était destinée à des citoyens démunis. Nous avons alors adressé des rapports à la wilaya. Mais voilà que presque le même scénario se reproduit cette année. Ne pouvant pas demander d'être payé, le personnel réquisitionné s'est montré très indisponible une fois dans le centre de santé de Hamadi. Un médecin nous a déclaré qu'il n'était pas qualifié pour faire la petite chirurgie et trois ou quatre médecins femmes nous ont dit qu'elles ne pouvaient pas pratiquer une opération sur un sexe masculin. Et ce n'est que lorsqu'une équipe de bénévoles auxquels nous avons fait appel est arrivée sur les lieux que l'équipe a voulu passer au travail. Là je suis intervenu pour dire : ‘'merci !'' »