La modernisation de la justice joue un rôle central dans les efforts de l'Algérie pour la bonne gouvernance et la démocratie. Les Etats-Unis vont donc appuyer l'Algérie sur la voie qu'elle a choisie et de ce fait, vont étroitement travailler avec le département de la Justice. » Cette déclaration émane de Richard Erdman, ambassadeur des Etats-Unis à Alger à l'ouverture du séminaire sur la propriété intellectuelle organisé hier à l'hôtel des magistrats situé à El Biar (Alger). Le responsable américain ne manquera pas, à ce sujet, de noter que « c'est encourageant que l'Algérie reconnaisse » qu'elle est à la 7e position mondiale dans le piratage des logiciels. Une occasion aussi pour faire remarquer que « l'Algérie est très avancée dans sa législation sur la propriété intellectuelle » et que, de ce fait, « il faut mettre en application les lois qui concourent à lutter contre la contrefaçon et le piratage ». Il indiquera, dans ce cadre, que « les Etats-Unis, à travers le Middle East Partenership Initiative (MEPI) ont lancé plusieurs projets de formation, notamment en ce qui concerne la propriété intellectuelle et le droit commercial ». Toujours selon le diplomate américain, ce genre de séminaire permet d'exposer des problèmes contemporains sur la propriété intellectuelle et sur les questions liées au piratage. Cette manifestation, ajoutera-t-il, s'inscrit dans un processus de formation qui s'étale tout au long de l'année 2005. En plus des magistrats, il y aura bientôt une formation au profit des Douanes algériennes. En marge de cette rencontre, Michael B. Adlin, avocat conseiller de l'United States Patent and Tradmark Office (US PTO) - l'équivalent de l'INAPI algérien - fera remarquer que les dangers de la contrefaçon se mesurent mieux lorsqu'ils touchent à la santé ou à la sécurité des citoyens. Il évoquera le cas des médicaments qui contiennent des produits nocifs ou celui des freins de véhicule qui causent des accidents de la route. Cet expert signale que « l'Algérie qui va bientôt adhérer à l'OMC devra avoir une vision précise et très proche des réalités du marché mondial ». Cela, expliquera-t-il, dans la mesure où « les relations commerciales avec les autres pays conduiront à des affaires litigieuses concernant la propriété intellectuelle ». Dans le cas de l'Algérie, il révèlera qu'il y a eu « au moins des cas de litige avec des multinationales américaines durant les deux dernières années ». Michael B. Adlin a, auparavant, présenté un exposé à l'assistance composée de magistrats, d'agents de l'INAPI et de l'ONDA, de représentants des secteurs de la santé et du commerce. La problématique posée était de savoir protéger une œuvre individuelle dans le secteur du bâtiment et de la construction.