Les agriculteurs de certaines régions de la wilaya de Tiaret souffrent du manque d'eau. Leurs terres, pour certaines localités du moins, sont dépendantes des quantités d'eau disponibles que leur disputent leurs voisins immédiats de la wilaya de Saïda. L'eau se fait de plus en plus rare, ce qui pousse certains d'entre eux à recourir aux forages illicites. Si, par exemple, les fellahs de Takhmaret, à l'extrême ouest de la région, n'en font qu'à leur tête pour priver leurs voisins d'eau en continuant à irriguer leurs cultures à partir de l'oued El Abd, à l'est de la wilaya, plus précisément à Aïn Bouchekif, se sont carrément des investissements lourds qui risquent de subir les contrecoups d'une vision tout aussi égoïste et contraires aux lois pour ce qui est des normes techniques en vigueur. Dans une lettre adressée au ministre des Ressources en eau par un fellah du domaine Djellouli Missom, dans la commune d'Aïn Bouchekif, à 17 km à l'est du chef-lieu Tiaret, il est fait état de vives inquiétudes suscitées par l'intrusion d'un investisseur qui a installé un équipement hydraulique important (pour le fonçage d'un puits). Cet investissement pourrait compromettre, selon le plaignant, des années d'efforts qui ont nécessité des dépenses financières engagées pour valoir une mise en valeur de cette région agricole prometteuse, mais sans que l'on tienne compte des normes techniques en vigueur pour l'exploitation de la nappe. Le plaignant, après avoir rappelé dans quel contexte il s'est engagé dans l'agriculture, s'est retrouvé presque ruiné. En effet, tous les investissements consentis par M. Loumassine semblent pâtir des effets désastreux d'une diminution drastique du niveau de l'eau après le forage entrepris par un voisin installé depuis peu dans un rayon ne dépassant pas les 600 mètres. « Le puits en question commence à s'assécher depuis l'été dernier (2004) et, de ce fait, les investissements ont été gelés. L'abattoir avicole a été fermé, l'élevage stoppé, les plantations d'arbres fruitiers endommagées, etc. », lit-on dans cette lettre qui s'apparente à un véritable SOS, après que les autorités locales eurent été saisies de l'affaire. Un responsable qui se voulait rassurant, parle pourtant de « solution médiane car le wali, qui a fait une visite inopinée sur les lieux, a instruit les services concernés de la DHW pour détruire tout puits réalisé illicitement. » L'eau c'est aussi et surtout l'AEP et, là, il y a matière à raviver les craintes les plus optimistes. La population de la ville de Tiaret a de quoi être inquiète à voir le barrage Ben Khedda réduit à sa plus simple expression après les lâchers de plus de 21 millions de mètres cubes vers Relizane et les retards accusés dans la réception de la station de traitement qui couve un conflit latent.