Officiellement, quelque 40 000 demandes de logements attendent d'être satisfaites au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, a-t-on appris auprès des services de la direction du logement. Il est indiqué qu'à l'horizon 2009, 26 000 logements seront réalisés, tous segments confondus, Le logement rural prend la part du lion dans ce plan quinquennal avec 20 000 unités. Le déficit restera difficile à résorber. Même avec la réalisation de ce programme quinquennal, 14 000 logements manqueront. Pendant la même période, s'ajouteront certainement d'autres demandeurs. Au niveau des autorités de wilaya, on s'attelle à réduire la crise et non pas à la résorber totalement. « Notre wilaya a bénéficié d'une enveloppe de 10 milliards de dinars comme subvention de l'Etat pour le logement. Si nous avons privilégié le logement rural , c'est pour répondre aux désirs de la population, car les gens préfèrent construire chez eux et eux-mêmes, mais aussi la topographie de la wilaya est plutôt favorable à ce type d'habitat », signale M.Baziz, directeur du logement et des équipements publics (DLEP). Dans ce plan quinquennal, sont aussi inscrits 2500 logements socio-locatifs et 3500 sociaux participatifs. La nouveauté dans ce programme est le lancement de toutes les tranches en même temps et non pas une répartition annuelle, comme il était prévu initialement. 3600 logements seront livrés cette année et le même nombre l'année prochaine. A partir de 2007, la cadence montera à 4400 unités annuellement jusqu'à la fin du plan quinquennal. Les projets seront implantés dans les 67 communes de la wilaya. Le logement socio-locatif (OPGI) est le moins favorisé avec uniquement 2500 prévus dans les cinq prochaines années. Selon le DLEP, la raison de cet état de fait est l'absence de terrains communaux. Quand elles existent, note-t-il, les assiettes sont souvent accidentées. Aïn El Hammam en est totalement dépourvue. Aucun logement n'est prévu dans la région alors qu'à Azzeffoun 60 unités sont lancées cette année, 110 prévus pour l'année prochaine, 80 en 2007 et 60 autres l'année suivante. « Nous avons lancé un avis d'appel d'offres global pour attirer les grosses entreprises et les inciter à investir dans la wilaya », dit encore M. Baziz. Le segment socio-locatif, reconnaît-on, enregistre des retards considérables dans la livraison des logements. On relève par exemple que dans les programmes antérieurs à 2005, 5202 logements ont été réceptionnés tandis que 2767 autres sont en cours de réalisation alors que 2049 autres attendent le lancement. Les retards sont énormes et les explications sont de différentes sortes (lire encadré). Les programmes de l'AADL n'arrivent pas réellement à décoller. Au moment où les attentes se comptent par milliers, des dizaines de logements sont achevés et ne sont pas attribués. « Je ne connais pas le nombre exact de ces logements squattés. Ce dont je suis certain, c'est qu'une commission de daï ras est en place pour identifier les squatters et les demandeurs », avoue le DLEP.