Le téléphone fixe coûtera désormais plus cher, et au rythme où vont les choses, il n'est pas exclu de voir les abonnés s'en débarrasser progressivement et lui substituer le téléphone mobile. C'est ce que nous ont fait savoir de nombreux utilisateurs mécontents rencontrés au siège de l'agence Actel de Chlef, après la réception des factures du bimestre précédent qu'ils jugent anormalement élevées et gonflées à tort. A leurs yeux, la nouvelle facturation est devenue non seulement difficile à vérifier mais en plus dépasse largement un trimestre de consommation d'énergie électrique et de gaz naturel réunis. De plus, ajoutent-ils, les réclamations introduites auprès des services concernés n'aboutissent jamais, sauf pour les factures réglées et qui font l'objet de report sur le bimestre suivant. Celles-ci bénéficient du dégrèvement nécessaire sur la base de pièces justificatives présentées par les abonnés. Néanmoins, pour ce qui est des montants contestés, les recours sont souvent déclarés irrecevables sans la moindre justification ou rejet écrit motivé. Les services d'Algérie Télécom font plus confiance à leurs compteurs et comptables qu'aux déclarations de leurs abonnés, quel que soit le motif invoqué. Mais, lorsqu'un grand nombre d'entre eux prend d'assaut régulièrement l'agence commerciale pour se plaindre du même problème (la surfacturation), on doit certainement se poser des questions en s'interrogeant notamment sur la multiplication des recours et l'incapacité de l'opérateur concerné de les prendre en charge. Les nerfs à fleur de peau, un citoyen rencontré sur les lieux nous exhiba une liste délivrée par l'Actel où sont mentionnés des appels à destination d'Autriche : « Nous ne connaissons personne dans ce pays, et je l'ai fait connaître par écrit aux services de l'agence », dira-t-il. Un autre fera remarquer qu'il n'a jamais utilisé sa ligne téléphonique, et qu'à sa grande surprise il vient d'être épinglé par les mêmes services. Pour beaucoup d'abonnés donc, « l'introduction du nouveau système de gestion informatisé GAIA n'a pas pour autant amélioré les choses et il aurait été préférable de garder l'ancien qui avait au moins l'avantage de nous garantir une facturation plus ou moins raisonnable ». Contacté à ce propos, le coordonnateur d'Algérie Télécom à la wilaya, Brahim Zaïd, s'en défend et attribue l'origine de l'augmentation des redevances aux rééquilibrages des tarifs opérés dernièrement au niveau national. D'après lui, le temps de comptage sur le réseau local a subi une majoration de près de 600% dans la mesure où il est calculé sur une taxe de 1,50 DA toutes les minutes, au lieu des six minutes du système de tarification précédent.