Avec la multiplication des vols et des agressions, la population de la commune rurale de Kheireddine est en proie à une psychose inhabituelle. Distante du chef-lieu de wilaya de 17 kilomètres, cette bourgade jadis paisible, a vu sa population citadine augmenter de manière significative, notamment depuis l'érection de la commune en chef-lieu de daïra. Toutefois, la croissance de la population ne s'est pas faite sans créer une certaine promiscuité propice à la délinquance. Par ailleurs, les quelques douars qui la composent déversent quotidiennement, sur le chef-lieu, une population jeune et désœuvrée, créant de ce fait un climat propice à toutes les dérives. C'est ainsi qu'en moins d'une semaine, plusieurs forfaits sont signalés tant au niveau du village que de sa périphérie. Ainsi, un citoyen habitant à la campagne sera agressé par des inconnus qui lui occasionneront des traumatismes multiples ayant nécessité son transfert au CHUO d'Oran. Après 4 jours passés dans le coma, le malheureux décèdera. Des habitants dénoncent l'état dans lequel se trouve l'éclairage public qui fait l'objet d'un entretien uniquement au niveau des axes principaux. C'est ainsi que la cité des enseignants est quotidiennement jetée dans le noir sitôt la nuit tombée. Profitant de cette obscurité complice, des délinquants qui ne manquent pas d'audace, se sont attaqués à un kiosque situé en plein centre-ville. Dans le même sillage, une maison appartenant à une famille d'émigrés aurait été complètement dévalisée. Pourtant, la nouvelle configuration administrative ainsi que la croissance démographique du village devraient logiquement se traduire par l'ouverture d'un commissariat de police. Une perspective qui avait été sérieusement envisagée par les autorités locales dans l'espoir de voir la mairie faire l'effort d'affecter un local. L'ancien siège des domaines qui avait été retenu a été miraculeusement affecté à des associations. Selon des informations concordantes, promesse avait été faite de l'affecter à la sûreté nationale sitôt l'installation de ce service entamée au niveau de la nouvelle cité administrative. Ce transfert étant effectué, l'on s'attendait à ce que la mairie, qui est seul propriétaire de ce bien, s'en désiste au profit de la Police nationale dont les éléments devraient compléter le rôle de la brigade de gendarmerie qui a fort à faire au niveau des zones rurales. Les citoyens, qui attendaient avec impatience l'arrivée des policiers, nous diront leur déception de voir le projet d'ouverture d'un commissariat différé. Nos interlocuteurs sont unanimes pour dénoncer les atermoiements de leurs élus dont ils disent ne pas comprendre les motivations. Qui a intérêt à entretenir ce climat d'insécurité dans cette région dont la population agricole est connue pour être à la fois paisible et laborieuse ?