En hommage à feu Chaïla Lahouari, Dar El Gharb organise en son siège, à l'ENSEP, ce jeudi, une rencontre autour de cet ouvrage « Les contes de la ville d'Oran » préfacé par Md Benaboura, un ami de longue date. L'ouvrage en question est, avant tout, une chronique de l'histoire d'El Bahia et une véritable invitation à découvrir, au sens anthropologique du terme, les dessous de la vie mondaine des Oranais, de leurs drames et tragédies, mais aussi de simples faits divers. Feu Chaïla Lahouari surfe avec aisance par l'entremise d'une soixantaine de contes simples, parfois de faits anodins, des situations humaines dramatiques, au conte de fées, pour, ensuite, rebondir sur une légende ou une croyance fortement ancrée dans l'imaginaire populaire de l'époque. C'est ainsi qu'il narrera le mystère de la grotte de la « Cueva d'El Agua » (les falaises de Gambetta), si chère aux Oranais de souche. Il racontera la légende de Caïda H'Lima (1859-1944), connue à Oran pour ses qualités humaines mais aussi pour son courage et sa probité. « Les contes de la ville d'Oran » constituent non seulement un immense répertoire de faits divers du siècle dernier mais aussi un hymne à la beauté, notamment à travers le conte de « La beauté de Rachida ». L'auteur relatera qu'en 1951, la nouvelle de la nomination de la première femme fonctionnaire dans l'administration publique a fait le tour de la ville et a suscité étonnement et indignation. L'histoire de Pipa, un fanfaron qui se rembourrait de vieux journaux pour paraître plus fort et qui s'attablait à la terrasse du café Chahmi, sur le boulevard Joseph Andrieu (Tahtaha), aujourd'hui Esplanade et Boulevard de l'Indépendance. L'auteur raconte que Pipa n'hésitait pas, et pour le moindre prétexte, de rouler ses épaules de fanfaron jusqu'au jour où une altercation éclata entre lui et un véritable malabar. Le héros, gonflé de papiers de journaux, impressionné par la puissante physique de son adversaire, détala vers la rue du Général Cérez (Djeddour Mâamar), mais, durant sa fuite, le malheureux Pipa avait perdu tous les journaux qui enveloppaient son corps. Feu Chaïla Lahouari narrera aussi la vie et le destin des célébrités natives d'Oran, à l'instar du fabuleux destin d'Yves Donat Mathieu Saint-Laurent, célèbre à travers le monde par sa griffe « Y S L ». En effet, Yves Saint-Laurent est natif d'Oran en 1936, à la rue Stora, dans le quartier du Plateau Saint-Michel. En somme, les éditions Dar El Gharb, à travers « Les contes de la ville d'Oran », offrent en partage une véritable balade introspective dans la mémoire collective d'Oran.