L'ouvrage de Mohamed Benaboura sur le calvaire carcéral durant la période de la lutte armée se veut être un travail de mémoire et d'histoire pour la génération de l'après-guerre. Dans cet ouvrage de 157 pages, l'auteur, natif d'Oran, a milité dans la clandestinité dans les réseaux urbains du FLN. Arrêté en 1957, il est condamné à 5 années d'emprisonnement à la maison d'arrêt de la ville d'Orléansville (actuellement Chlef). Il rappelle que l'histoire de l'incarcération des Algériens dans les prisons coloniales en Algérie a représenté indéniablement un élément important dans la lutte armée de libération. Par contre, a-t-il indiqué, cette histoire et les conditions de son réel déroulement demeurent quelque peu méconnues par notre société. L'ouvrage édité par Dar el Gharb rend un vibrant hommage à celles et ceux qui se sont sacrifiés pour l'indépendance du pays. Il est divisé en cinq chapitres consacrés, entre autres, aux suppliciés du quartier des condamnés à mort, à la vie communautaire dans les salles dortoirs qui, devant le nombre élevé de personnes arrêtées, se transforment, au fil du temps et du déroulement de la lutte armée, en de véritables hangars. Le serment de continuité de la révolution du prisonnier à sa sortie de ce calvaire carcéral est également évoqué. En parcourant ces chapitres, le lecteur trouvera une masse de données originales basées sur des faits survenus ainsi qu'un ensemble de réflexions sur le calvaire carcéral subi par l'auteur et ses compagnons. L'on saura que M. Benaboura Mohamed, qui est l'auteur de deux autres ouvrages, « Parcours d'un résistant oranais » et « OAS, Oran dans la tourmente », a occupé, au lendemain de l'indépendance, des fonctions de directeur de la Jeunesse et des Sports à Mostaganem et Oran. Actuellement, il occupe le poste de vice-président de l'APW d'Oran jusqu'en 2012.