Les plus hauts responsables de la chaîne hôtelière Accor ont exprimé clairement leur intérêt pour l'Algérie à l'occasion de la tenue de la 7e édition du Sitev. « C'est une priorité de notre groupe : notre présence régulière au Sitev depuis plusieurs années marque notre volonté de développer des synergies importantes. Récemment, au cours d'une interview accordée à un grand magazine professionnel en France, notre coprésident fondateur Gérard Pélisson confirmait avec force et détermination cette importante nouvelle : nos ambitions sont plus grandes dans un pays comme l'Algérie avec une implantation de 30 à 40 hôtels dans un horizon de 6 à 7 ans », a souligné Abderahman Belgat, directeur général Accor Arabie Saoudite et directeur général de la Saudi French Compagny for Hotel Management en présentant le projet « Zam Zam Sofitel Grand Suites », établissement 5 étoiles qui représente un budget total de 600 millions de dollars US. Pour Accor, l'Algérie est un pays touristique prometteur et une destination attractive pour l'avenir. Accor tient à y jouer les pionniers et à y tenir un rôle de premier plan. André Martinez, membre du directoire d'Accor en charge de l'hôtellerie Europe, Moyen-Orient et Afrique, a clairement affirmé lors d'un entretien accordé à El Watan qu'« Accor compte accélérer son implantation en Algérie ». Un protocole d'accord a été signé au début de l'année 2005 avec le groupe Mehri pour le développement de la chaîne des hôtels Ibis à Alger et dans les principales régions du pays. 6 projets ont été identifiés. Un courrier a été adressé à la Présidence de la République par le cofondateur le 28 février 2005 où il est mentionné : « Nous voulons apporter notre contribution efficace en projetant de réaliser, à court et moyen termes, une trentaine d'hôtels à travers toutes les régions d'Algérie sous les différentes marques qui nous appartiennent mais en particulier des hôtels type Ibis, 3 étoiles, accessibles à une clientèle algérienne et étrangère modeste. Nous entendons participer activement à la formation du personnel dont le professionnalisme est la clef du succès. Nous souhaitons enfin prendre une part significative des investissements nécessaires à la réalisation de ce projet. » Selon la même source, une prochaine rencontre est prévue entre Gérard Pélisson et Abdelaziz Bouteflika pour « dynamiser et renforcer la politique stratégique de développement durable du tourisme en Algérie ». En fait, le marché algérien du tourisme d'une manière générale souffre de cycles de décision beaucoup trop lents, de l'absence d'études préalables sérieuses et d'une grande confusion de l'offre ainsi que de l'instabilité au niveau du ministère du Tourisme. En moyenne, un ministre ne reste qu'une année, ce qui ne lui permet pas de suivre les chantiers entamés. Délaissé depuis des années, le secteur tente de mettre un peu d'ordre, mais franchement il n'arrive pas à passer la vitesse supérieure. Les responsables ne maîtrisent pas assez l'industrie du voyage et du tourisme qui se compose des compagnies aériennes, des tour-opérateurs, des agences de voyages, des hôtels et des restaurants. Elle entraîne un grand nombre d'activités, marginales peut-être mais importantes économiquement et sociologiquement (artisanat, animation, produits du terroir, petits commerces). Aujourd'hui, nous constatons que les pouvoirs publics commencent tout juste à reconnaître l'importance de cette industrie qui pourrait constituer une ressource importante de l'économie nationale, à même de se substituer aux richesses éphémères. Le groupe Accor met dans la balance son poids économique et ses références (4000 hôtels, 160 000 collaborateurs présents dans 140 pays) pour espérer croître sur le marché algérien. Il ouvre en moyenne 200 hôtels par an. Le Sofitel Alger a ouvert ses portes en 1992 suivi par le Grand Hôtel Mercure en mars 2000 et exploités en contrat de management.