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On a bâti des châteaux de sable !
Boumerdès
Publié dans El Watan le 21 - 05 - 2005

Mercredi 21 mai 2003, à 19h 45, la plupart des Algériens, les mordus du football, regardaient le match Celtic Glasgow-FC Porto à la télé lorsque la terre a tremblé. Un séisme de 6,7, dont l'épicentre a été localisé à 7 km au nord de la ville de Zemmouri, a dévasté la région de Boumerdès et la partie centre-est d'Alger.
D'innombrables bâtisses se sont écroulées. Tel un château de cartes. Des scènes frappantes. Choquantes. Indélébiles. Des milliers de morts, des handicapés à vie et des familles traumatisées amputées de leurs membres. La blessure était profonde. La douleur et le souvenir de la catastrophe sont ravivés à chaque réplique. A chaque nouvelle secousse. A chaque instant. Au lendemain de cette secousse tellurique, la région, ébranlée, est reclassée « zone III », alors qu'elle était « zone II ». C'est dire que le danger est toujours-là, n'a pas disparu avec les milliers de vies laissées sous les décombres. Boumerdès peine à retrouver son « look » et les sinistrés occupent toujours leurs chalets de fortune. Retour sur les lieux de la catastrophe. Cité Lonzou, un des sites des rescapés de « la guillotine » du 21 mai 2003 planté sur le côté droit de l'autoroute Alger-Tizi Ouzou et à quelques kilomètres de la ville de Thénia, est plongée dans un calme plat, en ce mercredi ensoleillé. Du linge est laissé sécher sur des clôtures en grillage entourant les 209 chalets érigés sur une petite colline perdue. Des chérubins, portant dans leurs mains des bidons d'eau, sont revenus d'un champ situé à quatre kilomètres des chalets. Cette propriété privée contient un forage d'eau. C'est de là que les familles, vivant dans ces chalets, ont l'habitude de s'approvisionner en pétrole bleu. « Au début, au mois de novembre 2003, on nous alimentait en citernes. Cela fait des mois qu'on n'a pas vu leur couleur », nous a indiqué un quinquagénaire qui vient de sortir de sa demeure en montrant du doigt une citerne tarie. Les chalets sont toutefois équipés de l'électricité et reliés par une voie routière à l'autoroute. Pour se déplacer à Thénia, les habitants sont soumis au bon vouloir des chauffeurs de minibus qui font la navette Thénia-Boudouaou. « Souvent, on passe des heures d'attente. Les bus s'arrêtent uniquement lorsqu'ils sont vides. Nous sommes vraiment isolés », a déclaré Djamel, étudiant à l'université de Boumerdès. A cause des tracasseries qu'il rencontre pour trouver un moyen de transport, cet étudiant vient rarement à la maison. « Je préfère rester là-bas, dans la cité, avec des étudiants », a-t-il ajouté, tout en espérant que l'installation de sa famille dans ces chalets ne sera pas pour longtemps. Car on leur a promis, comme aux autres familles, d'être relogés d'ici à 2006. Mais les sinistrés n'y croient pas trop, car les délais sont rarement respectés et les promesses peu tenues. Aujourd'hui, vingt-quatre mois après, ils sentent qu'on les a laissés en carafe. Même impression dégagée au site-chalets de Bouremane, dans la commune de Thénia. Amine, âgé de 26 ans, plombier au chômage, s'est à peine remis du choc du séisme du 21 mai, où il a perdu deux membres de sa famille. Il se retrouve confronté à une multitude de problèmes : manque d'eau, absence de médecin et d'ambulance, coupures fréquentes de l'alimentation en électricité... Mais ce qui le peine le plus, c'est de se sentir déraciné. « Nous habitions la cité HLM de Bordj Ménaïel avant que notre maison ne s'effondre, emportant avec elle ma mère et ma sœur », a-t-il lâché avec désolation et regrets. Zemmouri attend d'être reconstruite Sur le littoral, Zemmouri sud est devenue un grand chantier depuis le lancement du programme de confortement, de réhabilitation et de reconstruction. Non loin de l'ex-mosquée, maintenant complètement rasée, une nouvelle cité de 60 logements est en pleine construction. Les travaux ont commencé le 24 novembre 2003 pour un délai de 18 mois. Si l'on se fie aux délais indiqués, les logements devraient être réceptionnés mardi 24 mai 2005. Mais l'état d'avancement des travaux réalisés par l'entreprise Cosider indique que la distribution des logements n'est pas pour demain. Même constat au niveau des autres chantiers lancés. Un peu plus haut, la cité Signa, classée orange IV, subit toujours le confortement qui est à sa phase finale deux années après. Aux sites Sghirate I et II, situés au bord de la mer, les résidants attendent impatiemment d'être relogés. Un quadragénaire lavant sa voiture devant la porte de sa petite maison (chalet) s'est dit, même s'il évoque des manques, satisfait des conditions dans lesquelles il vit avec sa famille sortie indemne du séisme. « Hamdou Allah (Dieu merci), nous avons eu tout le nécessaire. Ce qui nous inquiète, ce sont les retards constatés dans la construction des logements au niveau de la cité 1200 », a-t-il indiqué. Sur le site où il réside actuellement, il y a 203 chalets dont une bonne partie n'est pas habitée. « Je crois que certains ne sont même pas touchés par le séisme et ont bénéficié de chalet », a-t-il fait remarquer. Au niveau de la wilaya, le directeur du cabinet a reconnu qu'il y a eu intégration dans la même opération de la catégorie des familles vivant dans des bidonvilles. 13 entreprises sont engagées dans l'opération de clôture des sites Sghirate I et II. Les travaux sont en cours. Signe d'un « séjour » encore plus long dans ces chalets, pour décrire l'impression d'un habitant des lieux. Surtout qu'il y a des projets dont les travaux n'ont pas encore commencé. Certains résidants du site Sghirate II ont fait état de « pseudo-sinistrés » qui sont en train de marchander avec les chalets dont ils ont bénéficié. Sans toutefois pouvoir vérifier la véracité de l'information. Selon lui, tout se fait en catimini. De bouche à oreille. A la cité 1200 logements, les travaux de confortement ne sont toujours pas achevés. Idem pour la cité des 800. La qualité des travaux laisse à désirer. Beaucoup d'imperfections ont été constatées par les propriétaires ayant visité leurs appartements. « C'est du bricolage », a attesté un habitant rencontré au niveau du site des Figuiers I. « Je ne leur fait plus confiance. Le séisme a mis à nu l'ampleur du trafic dans le secteur du bâtiment », a-t-il lâché, l'air inquiet.

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