Le projet de réalisation d'un laboratoire doté d'une table vibrante pour tester la résistance du bâti aux séismes devrait voir le jour avant la fin de l'année 2006. C'est ce que nous a déclaré M. Belazougui, directeur du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique (CGS), en marge du colloque national sur les systèmes constructifs, les matériaux et produits de construction, tenu les 17 et 18 mai 2005 à l'hôtel El Aurassi. Un avis d'appel d'offres national et international a été lancé sur le site web du CGS pour l'acquisition de cet indispensable instrument. Faute de quoi, toutes les normes et les mesures antisismiques relèvent du domaine théorique. La résistance des édifices érigés conformément à ces normes ne peut être vérifiée que lors du... prochain séisme, indiquent les spécialistes. L'idée de créer un tel laboratoire remonte à la fin de l'année 1980, après le séisme de Chlef. Les autorités avaient pris conscience de l'urgence pour l'Algérie de se doter d'une table vibrante, comme c'est le cas dans de nombreux pays soumis à une forte activité sismique. Des problèmes d'ordre bureaucratique ont finalement eu raison du projet. Celui-ci a été relancé, hélas, après la catastrophe du 21 mai 2003. Le principe consiste à placer des immeubles, des ponts et autres établissements à risques sur une table vibrante afin de tester leur résistance. L'avis d'appel d'offres précise que le laboratoire de génie sismique devra être implanté à El Achour (dans la wilaya d'Alger). Il porte sur deux marchés, l'un « couvre la réalisation des bâtiments et des aménagements extérieurs » alors que le second « couvre celle des infrastructures d'essais ainsi que la fourniture et l'installation des équipements liés aux utilités ». L'installation d'un laboratoire de recherche dans le domaine sismique s'avère d'autant plus décisive car, selon les statistiques du CGS, 70% du nord du pays sont soumis à une activité sismique. Dans cette région sont concentrés au moins 90% des installations socioéconomiques et politiques du pays.