Il y a de quoi s'inquiéter quant aux trésors archéologiques dormant sous Alger en voyant les chantiers divers creusant le cœur de la citadelle et sa proche banlieue. Dans Alger, lumières sur la ville ouvrage édité chez Dalimen (Alger, 2004), une chercheur rappelle les quelques délits perpétrés dans un proche passé par les marteaux-piqueurs contre une grande partie de la mémoire algérienne. Nous savons ainsi que les vestiges d'une grande et antique église, citée par le géographe arabe El Bekri au XIe siècle, située non loin de la grande mosquée, sont totalement vouées à l'oubli sous le parking construit sans aucun contrôle archéologique. On sait également que nous devons faire le deuil de la voie littorale romaine du côté d'El Hamma définitivement disparue suite aux nombreux chantiers lancés dans cette zone. Il ne faut pas omettre de citer le projet de fouille du quartier Lallahoum, abandonné depuis dix ans, ni la construction d'un conservatoire de musique sur un site parsemé de céramique antique. Pour ce dernier cas, l'Association algérienne pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine archéologique algérien (ASPPA) avait porté plainte contre la wilaya d'Alger. Sans succès. C'était en 1989.