La direction de la culture de la wilaya de Batna semble mal connaître tous les sites archéologiques implantés sur le territoire de la wilaya ; c'est du moins ce qui est relevé dans la nomenclature des sites publiés dans Les cahiers de la culture n°1, revue périodique de la direction de la culture de la wilaya de Batna. Aux pages 22 et 23, consacrées aux sites archéologiques et naturels non classés et classés de la région, on relève l'absence pour ne pas dire la dissimulation de tous les sites archéologiques de la daïra de Chemora, bien que cette région en compte énormément. Nous renvoyons le lecteur à consulter les ouvrages intitulés : l'Atlas archéologique d'Algérie (feuille n°27 Batna) de Stéphane Gisell et Description de l'Afrique septentrionale de Abou Obeid El Bekri, et les articles de presse parus vers la mi-août 2005 qui ont parlé de la découverte d'un grand site préhistorique (de dolmens), pour mesurer l'erreur commise (volontairement ou involontairement) à l'égard de l'histoire de la région des Aurès et de l'Algérie. Limitons-nous seulement à la citadelle byzantine, qui est en voie de disparition et que rien n'est fait du moins pour l'étude et la conservation de ses vestiges ? Dans son livre Description de l'Afrique septentrionale, traduit par Mac Gruckin de Slane, Abou-Obeid El Bekri la signale de passage à la page 107 et écrit : “De Baghaïa l'on se rend à Guessès, ville ancienne, située sur une rivière, à l'Occident se voit une haute montagne… ” Stéphane Gisell, dans son ouvrage précité, à la page 31, la décrit sommairement ainsi : “Henchir-Guessès, vaste citadelle byzantine, de forme polygonale, qui surveillait la trouvée de Chemora ; on n'y a employé qu'un petit nombre de pierres de taille. Portes à l'ONO et à l'ESE. À l'intérieur, vestiges de bâtiments, mais qui datent peut-être de l'époque arabe…” Avant de poursuivre : “L'orientation des portes de la citadelle permet de supposer l'existence d'une voie qui venait de l'ONO et se dirigeait vers l'ESE. Il n'est pas impossible que cette route ait été celle que la table de Peutinger indiquée entre Diana et Theveste et qui, à partir de Vico-Aureli, se confondait avec une autre voie venant de Thamugadi… ” La région de Chemora, que l'on veuille ou non, foisonne de sites archéologiques et la direction de la culture a le temps de revoir sa liste pour la corriger dans l'intérêt de l'histoire et des générations à venir. Comme elle est interpellée à instaurer un bornage autour du site préhistorique découvert récemment pour préserver les quelques dolmens qui restent de la destruction et des méfaits de la main de l'homme. B. Belkacem