Les habitants de la cité 5 Juillet, située à l'entrée ouest de la ville de Tizi Ouzou, ont bloqué, hier à la mi-journée, la route qui longe leur cité avec des barricades de fortune et des pneus brûlés pour dénoncer le manque d'eau dont souffre leur quartier. Selon les citoyens rencontrés sur place, « l'eau ne coule pas des robinets depuis vingt jours ». Certains d'entre eux témoignent : « Nous avons alerté tout le monde et personne n'a voulu régler le problème. Nous n'avons pas d'eau depuis vingt jours et à chaque fois qu'on rencontre un responsable, c'est la même promesse qui revient. Mais jusqu'à quand ? » Sereins, les jeunes qui ont placé les barricades affirment ne pas chercher l'émeute ni à créer des troubles, mais « puisque personne ne veut régler notre problème, on est descendu dans la rue. Depuis plusieurs jours, les travailleurs de l'Algérienne des eaux (ADE) s'amènent dans notre cité et repartent après avoir donné quelques coups de pioche ». Après un peu plus d'une heure, les barricades sont levées après des discussions avec les officiers de la police et une délégation se rend chez le directeur de l'ADE. Les manifestants promettent de revenir si l'eau n'est pas lâchée à 14h. Selon certains, la délégation est revenue avec la promesse que le problème sera résolu au plus tard à 17h. Le directeur de ADE, M. Hocine, que nous avons pu joindre en fin de journée, affirme qu'il y a eu des sabotages. « Quelques bâtiments seulement du quartier n'ont pas d'eau certains jours et dans les autres il y a de l'eau jusqu'au quatrième étage », précisera M. Hocine. Pour lui, des mains malveillantes ont provoqué cette situation, tout en s'interrogeant sur le fait que des vannes sont fermées par des inconnus. Le directeur général de l'ADE de Tizi Ouzou explique le manque d'eau par la vétusté des canalisations, les bouchons qui se forment dans certaines conduites et les actes de sabotage. « Nous avons des problèmes d'exploitation énormes », dira-t-il. Au niveau de la cité, des travailleurs de l'ADE étaient en train de travailler jusqu'en fin de journée pour essayer de réparer ce qui peut l'être.