« Le commerce informel a pris de l'ampleur et les gens versés dans cette activité dépassent même les commerçants légaux recensés par l'administration, qui sont au nombre de 21 770 dont 45% sont des détaillants », estime la commission de l'APW chargée de l'investissement, de l'économie, de l'agriculture et du développement rural. Dans son rapport examiné récemment par l'assemblée, elle fait savoir que le recensement de cette catégorie de commerçants est en cours et doit déterminer avec exactitude le nombre des personnes s'adonnant à ce type de commerce. A l'origine de ce phénomène, la commission cite, entre autres, « la mauvaise interprétation de l'économie de marché, l'exode rural et les mutations économiques surprenantes que connaît le pays. » Il n'est guère fait allusion au chômage galopant qui ronge la société et oblige des pères de famille licenciés, des jeunes exclus du système scolaire et même des universitaires sans emploi à se rabattre sur ce genre d'activités pour subvenir à leurs besoins. Absence de moyens de contrôle D'une manière générale, elle établit un constat peu reluisant de la situation qui prévaut dans le secteur, à cause, notamment, du non-respect de la réglementation et les règles régissant le commerce sur les plans de l'hygiène, de la sécurité et de la protection du consommateur. Parmi les griefs retenus, figurent « la fraude, le non-paiement de l'impôt et l'étalage à l'air libre et sur les trottoirs de produits alimentaires tels que le pain et le lait. » La commission de l'APW lie l'insuffisance de contrôle constatée au manque de moyens humains et matériels dont souffre la direction du commerce et recommande une prise en charge urgente de ce problème afin de permettre aux services concernés de jouer pleinement leur rôle. Elle sollicite également les pouvoirs publics pour une vaste opération d'aménagement et d'organisation des marchés quotidiens et hebdomadaires dont l'état est jugé lamentable. « A l'exception des communes de Chlef et d'Ouled Fares, le reste des APC n'accorde aucune importance à ces espaces qui constituent pourtant des ressources non négligeables pour ces collectivités », souligne-t-on. Il est souligné que 11 des 35 communes que compte la wilaya ne disposent toujours pas de ce type de structures commerciales pour cause d'indisponibilité foncière.