Une équipe de sept experts de la délégation de la Commission européenne en Algérie (DCEA) a présenté, hier à Alger, les résultats d'une étude effectuée en Algérie sur le commerce informel, la contrefaçon et la concurrence. Elaborée pour le compte du ministère du Commerce, l'étude a pris pour échantillon quatre wilayas du pays, à savoir Alger, OranBlida et Djelfa et s'est couronnée par une série de recommandations que les experts qualifient de simples suggestions devant contribuer à diminuer l'ampleur que prend le phénomène du commerce informel dans le pays et non pas à l'éradiquer complètement. La lutte contre le marché informel s'avère aujourd'hui « une obligation nationale », compte tenu de « l'impact négatif qu'il a sur l'économie, des engagements de l'Etat vis-à-vis de l'Union européenne en matière de partenariat économique et de l'acceptation des standards de l'OMC et de l'Organisation mondiale des douanes (OMD) », estime le rapport. Selon les experts, cette lutte ne doit pas « verser dans la répression » mais doit plutôt adopter une vraie stratégie qui repose sur cinq axes, dont le plus important consiste à créer, au plus haut niveau de l'Etat, un « plan d'action national (PAN) ». Le rapport suggère, à ce propos, de mettre ce plan sous l'autorité du chef du gouvernement et de créer un comité national, composé des différents intervenants institutionnels, qui sera chargé de mettre en œuvre des actions concrètes pour la lutte contre le marché informel, la contrefaçon et d'apporter des améliorations sur le droit de la concurrence. Le plan d'action national préconisé doit s'articuler, entre autres, autour de « l'amélioration de l'arsenal juridique, l'aménagement de la loi relative à la concurrence et la réhabilitation du fonctionnement du conseil de la concurrence, la formation, la communication et l'éducation des consommateurs », soulignent encore les experts de la DCEA. L'état des lieux dressé dans le rapport des experts souligne que le commerce informel qui représente en Algérie 30% de l'économie nationale « est approvisionné par la production nationale de produits contrefaits, l'importation et la contrebande ». Il comprend plusieurs secteurs comme les produits consommables, les produits cosmétiques, les textiles, les appareils électriques et électroniques et autres. Les acteurs du marché informel regroupent plusieurs opérateurs comme des producteurs (industriel ou artisan), des importateurs, des commerçants grossistes, des détaillants et autres comme rçants n'ayant aucune habilitation légale. Parmi les pratiques frauduleuses constatées sur le marché informel, les experts citent « le registre du commerce dont il est difficile d'en vérifier l'authenticité ou la validité, la fausse facturation, l'approvisionnement en devises du marché parallèle et l'exportation informelle aux pays sahariens limitrophes.