L'érosion du pouvoir d'achat des ménages et la multiplication des poches de pauvreté relevée à travers l'identification de plusieurs communes de la wilaya de Constantine, marquées par une extrême précarité, posent de plus en plus problème aux autorités compétentes, notamment les services de la Protection sociale en charge de la mise en œuvre d'un programme de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Au sommaire de cette action de longue haleine, la réduction des disparités et des inégalités prononcées existant entre zones rurales et zones urbaines en matière d'accès à l'emploi, à l'éducation, aux soins et au logement. Un programme curatif qui s'apparente quelque part aux travaux d'Hercule tant la tâche semble ardue face à l'éventail des interventions à mener pour lutter contre toute forme d'exclusion. A ce propos, le directeur de l'action sociale de Constantine s'est prononcé pour des actions de développement à large spectre, notamment à travers la mise en place de projets locaux de développement communautaire, d'actions remèdes répondant aux besoins des plus démunis et de stratégies préventives mises en place en faveur des groupes à risque ; des actions concrètes, directes et parfois initiées dans l'urgence. Sur ces différents points, le directeur souligne d'abord l'intérêt représenté par les dispositifs mis en place en collaboration avec ses partenaires sociaux, particulièrement l'Agence de développement social (ADS). « Concernant le dispositif du filet social et dans le cadre précis des activités d'intérêt général, il a été permis pour le compte de l'année 2004 d'assurer un revenu mensuel et surtout une couverture sociale à 4750 personnes, dont 3028 pour les communes limitrophes à celle de Constantine. Ces bénéficiaires figurent entre autres dans la catégorie des chômeurs, handicapés, pupilles de l'Etat et femmes divorcées avec enfants à charge. Ce dispositif a permis également à 9381 chefs de famille sans revenu et à 7184 personnes à charge de bénéficier d'une allocation forfaitaire qui a également été versée à 1787 personnes atteintes de cécité et 3713 malades chroniques reconnus comme démunis sociaux. » Le directeur de l'action sociale évoquera aussi les actions menées dans le cadre du programme de développement communautaire qui consiste, rappelons-le, dans le montage de projets d'aménagement urbain, d'assainissement et autres projets d'utilité publique et communautaire, à charge pour l'Agence de développement social d'assurer 90% des enveloppes financières et aux parties concernées, les APC en l'occurrence, de s'acquitter des 10% restants. « Dans ce créneau qui s'inscrit en ligne droite dans le cadre du processus de développement local et de création d'emplois, des projets ont été concrétisés au terme de l'année 2004, lesquels ont eu un impact très positif au niveau des localités bénéficiaires. A ce titre, la commune de Aïn Abid a bénéficié à elle seule de trois projets en matière d'assainissement, de raccordement en énergie électrique et d'aménagement urbain. Deux actions similaires ont été lancées et finalisées dans la commune d'Ibn Ziad, le reste a profité respectivement aux communes de Ouled Rahmoune, Didouche Mourad et Messaoud Boudjeriou », indique notre interlocuteur. Toutefois, sans vouloir jeter une ombre sur ce dispositif dont les effets bénéfiques peuvent se mesurer concrètement sur le terrain, il est un peu l'arbre qui cache la forêt au regard des énormes besoins exprimés non seulement dans ces communes mais également dans celles qui n'ont pas encore bénéficié d'un programme similaire. C'est pourquoi, pour cette année 2005, il est urgent pour l'ADS de rétablir l'équilibre en initiant d'autres actions du même type, particulièrement dans les localités les plus enclavées et les plus marquées par une grande précarité, que les opérations ponctuelles lancées en leur faveur sont loin de combler.