L'ambassadeur de Chine à Alger, Wang Wangsheng, a rejeté la balle dans le camp de l'administration algérienne en évoquant des contraintes bureaucratiques au sujet de la réalisation de certains projets auxquels participent les groupes d'entreprises chinoises. Le diplomate chinois s'est ainsi défendu suite à l'instruction d'Ahmed Ouyahia interdisant aux structures administratives de conclure des contrats avec les deux groupes chinois, intervenant dans les BTP, dont CSCEC. Cela après le retard accusé par ces entreprises dans la réalisation des logements AADL. Reconnaissant les quelques retards enregistrés dans la réalisation de certains sites, l'invité d'hier au forum du quotidien arabophone El Moustaqbal a expliqué qu'ils sont dus, dans la plupart des cas, aux difficultés rencontrées par des entreprises chinoises elles-mêmes. « Nous vivons des contraintes administratives qui nous dépassent », a-t-il dit. Devant l'insistance des journalistes à donner plus de détails par rapport à ces difficultés, Wang Wangsheng a évoqué deux types de problèmes : la cherté des matériaux de construction et un problème d'ordre écologique. Pour M. Wangsheng, il y a une « contradiction » du gouvernement qui veut à la fois réaliser les projets à temps et préserver l'environnement. Faisant allusion à la non-exploitation de certaines rivières pour l'approvisionnement en sable. Au sujet de l'entreprise pour laquelle a été résilié dernièrement son contrat de réalisation de 200 logements AADL, le problème est dû, selon lui, à des « difficultés internes » que vit cette entreprise. L'ambassadeur a fait référence aux différentes grèves déclenchées par les employés chinois en raison du non-paiement de leur salaire. Mais cela n'aura pas d'impact, a-t-il précisé, sur le nombre de logements en construction par les entreprises chinoises, qui est de 27 000 unités AADL. Le diplomate chinois, interrogé sur le nombre de la main-d'œuvre chinoise en Algérie, a soutenu, après l'avoir estimé à 8000 travailleurs opérant dans 20 entreprises, que leur présence répond au besoin du marché algérien en termes de qualification dans certains domaines. « Nous avons lancé une annonce pour le recrutement des travailleurs pour la réalisation des logements pour lesquels on a soumissionné et on n'a reçu qu'une cinquantaine de demandes », a-t-il regretté. Interpellé au sujet de ceux parmi eux qui s'adonnent au trabendo, le diplomate chinois a soutenu : « Ce sont d'autres Chinois venus à leur gré qui exercent cette activité. » « Nous sommes en train d'étudier cette situation pour qu'elle ne nuise pas à la coopération avec l'Algérie », a-t-il dit à ce sujet. Parlant du volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Chine, l'ambassadeur a indiqué que celui-ci était de 400,3 millions de dollars US en 2002, 450 millions de dollars US en 2003 et 1,2 milliard de dollars US en 2004. Quant aux investissements chinois en Algérie, notamment dans les hydrocarbures, le textile, l'eau et l'habitat, ils ont atteints en 2004 600 millions de dollars US, selon Wang Wangsheng. Par ailleurs, selon le diplomate chinois, la création d'une ligne aérienne entre Alger et Pékin sera soulevée lors de la prochaine réunion de la commission mixte économique avant la fin juin.