Les Chinois, qui écument les rues d'Alger en investissant le marché informel, sont des immigrés clandestins. Placées sous les feux de la rampe depuis quelques mois, les entreprises chinoises chargées de la réalisation de plusieurs projets de logements en Algérie viennent d'être disculpées des accusations de retards dans l'exécution de ces projets. «Il existe effectivement des retards dans l'exécution des différents projets de logements, mais ils sont dus à des raisons objectives qui ne sont pas du ressort de nos entreprises», a déclaré l'ambassadeur de la République de Chine à Alger, Wang Wang Sheng, hier, au Centre international de presse (CIP), invité au Forum hebdomadaire du journal El Moustaqbel. «Ces raisons sont essentiellement dues à l'augmentation des prix des matériaux de construction, dont le rond à béton, le ciment et la boiserie», a expliqué l'ambassadeur, regrettant par ailleurs les lourdeurs bureaucratiques, avant de souligner «une légère contradiction» entre la volonté du gouvernement algérien de construire des logements dans les délais impartis et son souci de préserver l'environnement. «Je partage entièrement le souci de préserver l'environnement, mais les tracasseries de l'approvisionnement de nos chantiers en sable nous ont causé beaucoup de problèmes», a encore relevé l'invité du forum, avant d'affirmer que «le problème est en phase d'être réglé en concertation avec les responsables algériens». Cette disculpation des entreprises chinoises par leur représentant officiel sonne comme une réplique aux accusations dont font l'objet ces entreprises. Activant dans le secteur des hydrocarbures, le textile et l'agroalimentaire, les Chinois en Algérie sont présents en force dans le secteur du bâtiment. Ces sociétés ont été chargées de la réalisation de 27.000 logements dont 6000 ont été livrés, selon l'ambassadeur. Le forum d'hier a été l'opportunité pour M.Sheng de démentir certaines informations colportées au sujet de ses compatriotes. «Je tiens à signaler que les 6000 à 8000 Chinois qui travaillent en Algérie ne sont pas des prisonniers et n'ont pas d'antécédents avec la justice. Ce sont pour la plupart des agriculteurs», a précisé l'ambassadeur. S'agissant des autres Chinois qui essaiment les rues d'Alger et convertis dans le «trabendisme», il précise: «Ce sont des immigrés clandestins qui n'appartiennent pas aux entreprises et nous travaillons sur le dossier avec les autorités algériennes pour régler ce problème et pour éviter qu'il n'influe sur nos contrats et nos relations». Les investissements chinois en Algérie ont atteint 600 millions dollars en 2005.