L'Algérie, représentée par l'Agence spatiale algérienne, le Nigeria, représenté par Francis Chizea de l'Agence spatiale du Nigeria, et l'Afrique du Sud, représentée par Pontsho Maruping du Department of science and technology, ont engagé des discussions techniques préliminaires pour la mise en œuvre d'un projet de constellation africaine dédié à la gestion des ressources et à la protection de l'environnement. Selon notre source, « cette rencontre, présidée par Abdelkader Messahel, ministre délégué aux Affaires africaines et maghrébines, les 28 et 29 mai dernier, entre les trois pays africains qui ont franchi un premier pas dans le processus de mise en œuvre des technologies spatiales, s'est focalisée sur la compréhension des objectifs de ce système spatial africain en conformité avec les besoins de développement durable du continent ». Les objectifs attendus de la constellation sont multiples et visent à mettre en place, entre autres, un programme de gestion régionale durable et préventive des catastrophes naturelles. En effet, la réalité montre que la déforestation progressive et la gestion anachronique des ressources des pays africains retardent l'effort de leur développement et, selon notre interlocuteur, « la solution réside en partie dans l'intégration des technologies spatiales dans le processus de développement visant justement l'amélioration des conditions de vie des populations pauvres et marginalisées à travers une plus grande sécurité alimentaire et hydrique par l'utilisation équitable et rationnelle de l'eau et des sols ». Dans ce cadre, « le NEPAD constitue le cadre stratégique intégré qui doit permettre aux pays africains d'assurer individuellement et collectivement le développement socioéconomique dans le contexte de globalisation ». Partant des constats sur la situation générale du continent africain, de l'état de développement de l'agriculture, de détérioration de l'environnement, de vulnérabilité accrue aux catastrophes naturelles, des problèmes de santé, entre autres, les priorités du NEPAD ont été dégagées. A ce titre, le rôle de la science et de la technologie comme moteurs de la croissance économique et du développement durable a été explicitement reconnu dans tous les documents récemment adoptés, qu'il s'agisse des objectifs de développement de l'ONU pour le millénaire, du document de vision du NEPAD ou du plan d'action du Sommet mondial du développement durable. Partant de ce constat, l'Algérie, l'Afrique du Sud et le Nigeria se sont engagés dans la définition et l'exécution de politiques spatiales nationales incluant la maîtrise et le développement des technologies spatiales et le développement de l'expertise dans l'exploitation et le traitement des données issues des satellites de télédétection. Les avancées réalisées par les trois pays rendent désormais possible le passage à une étape organisationnelle supérieure par la constitution d'une « constellation africaine pour la gestion des ressources et de l'environnement ». Cette constellation s'appuierait sur l'intégration des moyens dont disposent nos trois pays, par la mise en place de mécanismes de coordination adéquats, l'organisation d'entreprises conjointes, le renforcement de la collaboration scientifique et technologique, l'échange en temps réel de données et d'informations ; en un mot, la mise en synergie de leurs politiques spatiales et de leurs moyens.