C'est la première fois que le programme du Nepad est mis en oeuvre de manière effective. Trois pays africains, à savoir l'Algérie, l'Afrique du Sud et le Nigeria, prennent part au workshop (atelier de travail), organisé par l'Agence spatiale algérienne (Asal) dans le but d'examiner la faisabilité de la mise en oeuvre d'une constellation de satellites pour la gestion des ressources africaines et de l'environnement (ARM). Ce workshop fait suite aux discussions tenues entre l'Algérie, l'Afrique du Sud et le Nigeria, fondateurs du Nepad, durant la réunion de Coupos à Vienne le 7 juin 2004. «Cette constellation s'appuierait sur l'intégration des moyens dont nos trois pays disposent, par la mise en place des mécanismes de coordination adéquats, l'organisation d'entreprises conjointes, le renforcement de la collaboration scientifique et technologique, l'échange en temps réel de données et d'informations, en un mot, la mise en synergie de leurs politiques spatiales et de leurs moyens», a souligné Abdelkader Messahel, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines, dans son allocution d'ouverture. Durant ce séminaire de deux jours, des experts des trois pays vont engager des discussions techniques préliminaires pour la mise en oeuvre d'un tel projet africain consacré à la gestion des ressources et à la protection de l'environnement. «Cette rencontre entre les trois pays africains, qui ont franchi un premier pas dans le processus de mise en oeuvre des technologies spatiales, vise la bonne compréhension des objectifs de ce système spatial africain en conformité avec les besoins de développement durable du continent», a également précisé M.Messahel. Présidée par Azzedine Oussedik, président de l'Asal, cette initiative contribuera à coup sûr au développement économique et durable du continent africain, à la réduction de la pauvreté à travers une meilleure connaissance et une meilleure «gestion régionale, durable et préventive des catastrophes naturelles, l'exploitation minière et pétrolière, la réduction des catastrophes naturelles, la connaissance et la gestion des ressources en eau, etc.». Dans son discours M.Messahel a relevé que «la réalité montre que la déforestation progressive, la sécheresse et la désertification, la gestion anachronique des ressources des pays africains retardent l'effort de leur développement». A ses yeux, un avis partagé par les représentants de l'Afrique du Sud et du Nigeria, la solution réside en partie dans «l'intégration des technologies spatiales dans le processus de développement visant l'amélioration des conditions de vie des populations pauvres et marginalisées à travers une plus grande sécurité alimentaire et hydrique par l'utilisation équitable et rationnelle de l'eau et des sols» dans le cadre du partenariat interafricain ; et le Nepad «constitue le cadre stratégique intégré qui doit permettre aux pays africains d'assurer individuellement et collectivement le développement socio-économique dans le contexte de globalisation». A ce titre, le représentant du gouvernement a mis en exergue le rôle de la science et de la technologie comme moteurs de la croissance économique et du développement durable qui a été explicitement reconnu dans tous les documents adoptés par les Nations unies dans ses objectifs de développement pour le millénaire, par les Africains dans leur vision du Nepad et dans le plan d'action du Sommet mondial du développement durable. En pratique, ces trois pays, auxquels s'est joint le Kenya, vont désormais passer à une étape organisationnelle supérieure par la constitution d'une constellation africaine pour la gestion des ressources et de l'environnement. Cette constellation s'appuierait sur l'intégration des moyens dont disposent les trois pays, par la mise en place des mécanismes de coordination adéquate et l'organisation d'entreprises conjointes ainsi que la mise en synergie de leurs politiques spatiales et de leurs moyens. Enfin, la mise en oeuvre d'une telle constellation vient en droite ligne de la plate-forme commune de développement du continent africain lancée par le président Abdelaziz Bouteflika et ses homologues sud-africain, Thabo Mbeki, et nigérian, Olusegun Obasango, lors des rendez-vous annuels des commissions bilatérales qui se sont tenues au mois d'octobre 2004 à Pretoria et à Abuja, où un accent particulier a été accordé au taux d'avancement des objectifs assignés dans le cadre du Nepad.