A combien se chiffre le montant global des crédits alloués aux fellahs agréés dans le cadre du FNDRA ? Plus exactement, quelle est la somme globale relative au soutien définitif de l'Etat depuis son lancement en l'an 2000 ? Combien sont-ils ces fellahs qui en ont bénéficié ? Pour obtenir les réponses à ces interrogations que les citoyens se posent au vu de la modeste production agricole locale, nous nous sommes rapprochés des services concernés. Au niveau de la Chambre agricole, les statistiques font état de 9 852 cartes de fellahs établies sur 12 622 demandes reçues à la fin de l'année 2004. Mais à la direction des services agricoles, on fait savoir qu'entre 2001 et 2005, le comité technique de wilaya (CTW), l'organe délibérant qui approuve ou rejette les dossiers dans les formes légales portant sur les projets d'investissement agricoles, a agréé 5 266 dossiers d'agriculteurs éligibles au soutien de l'Etat. Cependant, les crédits dégagés dans le cadre du FNDRA relatif au soutien de l'Etat sont de l'ordre de 3 930 000 000 DA. Sur ce montant, la wilaya a consommé jusqu'ici 2 160 000 000 DA. Selon les services agricoles, la consommation de ces crédits s'est matérialisée par la réalisation de 4 802 ha de palmiers dattiers, de 1 735 puits agricoles, 355 forages, 1 944 bassins et une chambre froide de 900 m3. En outre, 4 800 ha de palmiers ont été dotés de systèmes de goutte-à-goutte. Concernant les équipements dans le cadre de la relance du secteur de l'élevage laitier, il a été attribué 18 chariots trayeurs. 70% de soutiens accordés ont été orientés vers le créneau hydraulique Toujours selon le premier responsable de la direction agricole, le nombre de projets totalement réalisés s'élève à 2 300 projets, le reste en cours de concrétisation a atteint 80%. Mais, répondant à une rumeur locale persistante au sujet de l'existence de faux fellahs qui auraient indûment bénéficié de crédits agricoles, le responsable des services agricoles n'exclut cependant pas le fait qu'un faible pourcentage (-5%) de gens n'ayant pas la qualité d'agriculteur ait pu se glisser parmi les vrais fellahs, malgré, dira-t-il, la vigilance de ses services. Néanmoins, il ajoutera que les bénéficiaires du soutien de l'Etat, qui n'ont pas encore entamé leurs travaux pour diverses raisons, ont été sommés de le faire sous peine de se voir retirer l'éligibilité et leur appliquer les clauses explicites énoncées dans le cahier des charges, indique notre interlocuteur. A la question de savoir comment on peut justifier le chiffre relativement élevé du nombre de fellahs agréé (5 266) et les crédits importants débloqués au secteur alors que la redynamisation de l'agriculture, selon les observateurs, piétine toujours et tarde à donner une production locale satisfaisante, le directeur des services agricoles dira : « les investissements agricoles soutenus dans le cadre du FNDRA ont été principalement orientés vers la réalisation infrastructurelle, notamment l'implantation du palmier dattier et qui ont non seulement pour objectif d'assurer la valeur ajoutée pour le fellah mais également de lutter contre l'ensablement, la salinité et la limitation de l'évaporation excessive avec la création de zones de microclimat ». Il ajoutera que le souci des techniciens a été d'utiliser rationnellement la précieuse ressource hydraulique par l'implantation de bassins devant permettre d'éviter un gaspillage de l'eau par l'introduction, pour la première fois, du système de goutte-à-goutte. Il dira que 70% de soutiens accordés ont été orientés vers le créneau hydraulique et le CTW a veillé à ce que les investissements considérés comme superflus ne soient pas pris en charge, ceci en accord avec les fellahs de la région, conclut le responsable de la DSA.