Les délais de remboursement des crédits octroyés aux agriculteurs au titre de programmes de soutien à l'agriculture seront prolongés de 3 à 5 ans. En effet, le secrétaire national chargé de l'administration et des finances auprès de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Abdelatif Delimi, a indiqué, mardi à Mostaganem en marge des travaux de l'assemblée générale élective du conseil, bureau et secrétaire de wilaya de l'Union nationale des fellahs algériens, qu'un montant de 4 milliards de DA a été remboursé par les agriculteurs au cours des derniers mois, totalisant les dettes cumulées de l'an 2000 à 2005, sur un total de 17 milliards de DA. Il est utile de rappeler que les agriculteurs avaient remboursé une somme globale de cinq milliards de DA, à la fin du mois de Ramadhan dernier, sur une ardoise cumulée de 17 MDA, due à la Caisse nationale de mutualité agricole, rappelle-t-on. Les agriculteurs se sont déjà engagés à rembourser leurs dettes mais réclament juste un peu de temps pour pouvoir le faire. Il faut dire qu'avec toutes les menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire, il ne manquait plus que ça: les agriculteurs algériens sont au bord de la faillite. La dette des agriculteurs s'élève à 37 milliards de DA. Des crédits sont contractés au niveau des banques publiques principalement à la Badr dans le cadre du programme national de soutien agricole, PNDA et PNDRA. M. Delimi précisera qu'il existe trois types de fellahs concernés par cette situation. Il y a ceux qui sont en train de rembourser les crédits, ceux qui ont enfreint la loi et qui représentent seulement 3 à 4% des fellahs bénéficiaires de ces crédits, et ceux qui ont subi des pertes à la suite de catastrophes naturelles. Pour cette dernière catégorie, le même responsable a préconisé de revoir leur cas et d'effacer leurs dettes, si besoin se fait sentir. Pour ce qui est des crédits "RFIG", l'UNPA a revendiqué la révision des conditions exigées pour leur octroi, tout en déplorant un retard accusé à cause de cette situation dans le lancement de la campagne labours-semailles d'une part, et dans l'acquisition des semences, engrais et engins, d'autre part. Aussi, M. Delimi a appelé à la réorganisation des marchés pour mettre fin à l'état d'anarchie et à la prolifération des intermédiaires, en proposant l'idée de création de marchés de fruits et légumes sous forme d'office national de fruits et légumes, pour permettre aux fellahs de vendre leur récolte sans avoir recours aux intermédiaires. Il a ajouté enfin que les caisses de mutualité agricole (CMA) restent toujours au service du soutien financier au profit des agriculteurs, et qu'actuellement le remboursement des crédits s'effectue lentement. Il serait utile de rappeler, dans ce contexte, que la Badr a récemment procédé au rééchelonnement des dettes des paysans qui peinent à s'acquitter des crédits contractés auprès de ses succursales pour peu que ceux-ci aient fait ou fassent preuve de "bonne volonté" dans le remboursement de leurs dus. Aussi, et selon les chiffres de la Badr, des crédits ont été accordés à 6000 agriculteurs à travers le territoire national pour un montant de 920 millions de DA et ce, dans le cadre du dispositif Rfig. Le crédit Rfig qui est octroyé par la Banque de l'agriculture et du développement rural, est entré en vigueur en août dernier pour soutenir le programme de renouveau agricole et rural. Il est utile de rappeler que le crédit Rfig est un produit bancaire destiné exclusivement aux agriculteurs et aux éleveurs. Il a été lancé dans le sillage de la loi de finances complémentaire pour l'année 2008, afin d'appuyer le renouveau de l'économie agricole et rural. C'est un crédit octroyé par la Badr et la BNA, deux banques conventionnées avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Le crédit Rfig, qui est pour une durée d'une année, se caractérise par un taux d'intérêt de 0%, pris en charge totalement par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. DalilaT.