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Noureddine Ghaffour. Expert en dessalement
« ça va coûter cher à cause de la pollution »
Publié dans El Watan le 27 - 06 - 2005

Noureddine Ghaffour est chef de projet au sein de l'institut international sur le dessalement, Middle East Desalination Research Center (MEDRC) dont le siège est à Mascate, Oman. Cet organisme a dispensé plusieurs cycles de formation au profit de cadres algériens dans le domaine.
Récemment, deux séminaires sur ces thèmes ont été organisés dont le dernier en date s'est tenu à Tipaza où 45 cadres algériens qui auront à intervenir dans les stations de dessalement ont été formés. Il nous livre dans cet entretien ses impressions en tant qu'expert sur le programme de dessalement en cours en Algérie.
Que pensez-vous en tant qu'expert de la stratégie de dessalement pour laquelle les autorités algériennes ont opté ?
C'est l'une des options choisie par l'Algérie pour résoudre le problème de l'eau en urgence. C'est une bonne stratégie que de démarrer le dessalement d'eau de mer. Mais il ne faut pas pour autant laisser tomber les autres alternatives traditionnelles, à savoir les barrages, les transferts, etc. L'Algérie, ce n'est pas l'Arabie Saoudite, ce n'est pas le Golfe, car nous avons nos ressources en eau. Il faut continuer les stratégies du gouvernement des années 1980 et 1990 pour satisfaire tous les besoins. Le dessalement est une bonne option notamment pour l'industrie surtout pétrolière qui consomme beaucoup d'eau d'où la réalisation de la station MSF d'Arzew. Il y a aussi l'alimentation en eau potable de la population où des problèmes ont également été constatés, les ressources existantes étant insuffisantes. Il y a des pays qui n'ont pas de problème pour la mobilisation de ressources tels que l'Espagne mais qui ont tout de même adopté un grand programme de dessalement. Il y a aussi Chypre, l'Italie, le Liban, la Palestine et Israël qui possèdent de grandes stations de dessalement d'eau de mer. Mais ce qu'il faut retenir, c'est qu'il faut que le dessalement soit bien fait, car des problèmes risquent de surgir.
Quel genre de problèmes ?
Comme vous savez, l'Algérie a opté pour la technique de l'osmose inverse pour presque toutes les stations de dessalement, sauf une, celle d'Arzew, où la technique Multi-stage Flash a été privilégiée. La technique de l'osmose inverse est très délicate. Dans ce cas, on utilise des membranes qui peuvent se bloquer. C'est comme un filtre à café qui se bloque et on n'a plus de débit et ça consomme plus d'énergie pour rien. Dans ces cas-là, on est obligé de faire un prétraitement pour que l'eau arrive à la membrane plus ou moins bonne afin de protéger cette membrane. Le prétraitement doit être bien fait. Evidemment, le meilleur prétraitement, c'est de ne pas avoir de prétraitement et cela est impossible. Il faut donc choisir un site non pollué. Toutes les grandes stations que j'ai visitées jusque-là se trouvent en dehors des villes pour que le risque de pollution soit minimisé. En Algérie, je vous donne l'exemple du site de la station d'El Hamma que plusieurs experts estiment pollué. Techniquement, c'est possible de le dépolluer, mais ça va coûter plus cher et ça va se répercuter sur le prix de l'eau produite. On annonce un prix d'environ 0,8 dollar le mètre cube lorsqu'il s'agit de l'osmose inverse. Il faut savoir que pour fixer le prix on se base sur plusieurs critères. Les prix ont été fixés par les entreprises réalisatrices, en l'occurrence les Espagnols de Geida et les Américains d'Ionics. Dans les pays du Golfe où l'eau de mer est plus salée et plus chargée, le prix du mètre cube est moins cher. Par exemple à Singapour et à Chypre, etc., il est proposé à 0,5 dollar.
Vous estimez donc qu'en Algérie, le mètre cube d'eau dessalée est cher ?
C'est l'un des problèmes. On peut réduire les coûts. En Algérie, le prix de l'énergie n'est pas très élevé en comparaison avec les pays que j'ai cités. Mais le problème qui se posera est lié à la consommation de produits chimiques qui seront utilisés pour éliminer entre autres l'entartrage.
Aurait-il été plus judicieux d'opter pour la technique MSF ? Quelle est la meilleure technique ?
Pour la station d'Arzew, on a choisi le Multistage Flash qui veut dire distillation en français. On procède par évaporation. On fait bouillir l'eau, on produit de la vapeur qui, en se condensant, devient de l'eau distillée. Toutes les techniques sont bonnes à leur place. La différence entre l'osmose inverse et le MSF, c'est le prix. L'osmose inverse est une technique qui fonctionne avec de l'électricité seulement pour faire marcher les pompes. Le MSF est en revanche plus cher, car il nécessite l'utilisation de l'énergie, gaz ou fioul. C'est pour ça que seuls les pays riches en énergie ont recours au MSF, notamment ceux du Moyen-Orient ou encore la Libye. Mais si elle est plus chère, la technique du MSF est plus sûre et mature. Elle a été inventée durant les années 1950 et on a rarement recensé des problèmes la concernant. Les contraintes d'entartrage dans ce cas sont facilement maîtrisées. Le deuxième avantage avec le MSF c'est qu'on produit de l'électricité en même temps. Ainsi, pour la station d'Arzew, on produit 86 000 m3 par jour d'eau et 341 mW d'électricité.
Certains experts estiment que l'Algérie aurait pu se passer du dessalement ? Adhérez-vous à cette opinion ?
Oui. C'est pour ça que j'ai dit tout à l'heure qu'il faut maintenir les autres alternatives car nous avons des ressources en sus des apports de la pluie. On a eu cette année des taux de pluviométrie appréciables. Les eaux conventionnelles coûtent moins cher. Il y a aussi autre chose que l'Algérie peut faire et qui ne coûte pas cher, c'est le dessalement des eaux saumâtres notamment pour les villes qui sont loin de la côte, telles que Sidi Bel Abbès et Oran. L'eau saumâtre contient un taux de salinité qui varie entre 5 et 20 mg par litre.


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