Au moment où la quasi-totalité des multinationales de l'informatique et de l'internet préfère gérer l'Algérie à partir du Maroc (la dernière en date, Intel), l'américain Cisco Systems opte pour une toute autre stratégie. Ce sera à partir d'Alger qu'il pilotera ses opérations au Maghreb en dehors de la Tunisie. Et pour cause : l'Algérie lui assure 50% de sa croissance dans la région, suivie du Maroc et de la Tunisie. Rencontré à Londres à l'occasion du lancement de la technologie Application-Oriented Networking (AON) ou réseau orienté application, Mark De Simone, vice-président de Cisco Systems pour le Moyen-Orient et l'Afrique, rappelle que son entreprise a installé une équipe à Alger il y a un peu plus d'une année. Cela lui permettra aisément de passer à l'étape de création d'une filiale locale. Celle-ci dépendra de la filiale égyptienne. Les démarches administratives sont en bonne voie, affirme Mark De Simone. La lancement de cette filiale se fera à l'occasion de Cisco Expo 2005 qui se tiendra en septembre à Alger. Cet événement s'adressera en premier lieu aux acteurs du secteur des banques, de l'énergie, de la santé et du tourisme. Cisco Algérie, selon cet ancien vice-président de 3COM-US Robotics, consacrera une présence de plusieurs années à travers les 7 partenaires locaux appelés à être rejoints par d'autres entreprises. « Notre business a toujours été basé sur nos partenaires, car nous pensons que la partie locale est très importante. C'est le propre de Cisco qui est une entreprise globale (internationale) », affirme-t-il. Une présence qui a permis, aussi, à travers les Cisco Academy en partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle et celui de la Poste et des TIC de certifier un peu plus de 500 personnes. « Les entreprises ont besoin de ce genre de profil. Nous voyons que votre pays est en train d'investir beaucoup dans les projets d'infrastructures », rappelle Mark De Dimone. « Vous avez beaucoup d'opportunités d'invertir dans les services, comme les call centers. Votre situation géographique, la maîtrise de la langue française et l'infrastructure de télécommunications sont autant d'atouts susceptibles de vous permettre cette orientation », explique-t-il. L'emploi généré par cette présence se fera en indirect. « L'important, c'est de participer à l'économie locale, ce n'est pas le nombre d'emplois directs qui est intéressant. L'impact de notre présence sur l'emploi viendra naturellement de nos partenaires », explique-t-il. Il notera aussi que Cisco travaille déjà avec, entre autres, Sonatrach, Sonelgaz, Algérie Télécom et Wataniya, dont le call center est basé sur une solution Cisco. En une année, le chiffre d'affaires a été multiplié par deux... De quoi convaincre ses boss sur la nécessité d'une présence plus renforcée en Algérie ! Application-Oriented Networking (aon) Si vous envoyez un e-mail ou que vous naviguez sur Internet, il y a 84 % de chances que vos requêtes passent par un routeur Cisco. Un appareil « pensé » en 1984 à San Jose par le couple de scientifiques Leonard Bosack et Sandy Lerner. Travaillant à l'université de Stanford, ils ont « imaginé » dans leur salon un moyen de simplifier la mise en réseau d'ordinateurs et qui permet d'interconnecter de manière transparente les réseaux : le routeur est né et Cisco avec. En 2003, 34 466 personnes travaillent chez Cisco dans 75 pays pour un chiffre d'affaires de 18,9 milliards de dollars. Fin juin 2005 à Londres, Cisco rajoute un peu plus d'intelligence à ses routeurs en lançant la technologie AON. Cette technologie permet, selon, Kaan Terzioglu, directeur des technologies avancés au sein de la division Europe-Moyen-Orient-Afrique (EMEA) du numéro 1 mondial des solutions réseau pour Internet, de donner plus d'intelligence aux routeurs, ces dispositifs qui permettent d'acheminer le trafic de données sur Internet. Auparavant, a-t-il expliqué, les routeurs acheminaient les données sans se soucier de ce qu'ils transportaient. Avec cette technologie, les entreprises peuvent préparer des programmes qui interagissent avec le routeur. Cela permettra de détecter les intrusions et les tentatives illicites qui ne répondent pas aux spécifications de fonctionnement des application de ces compagnies. Il a donné l'exemple d'un retrait avec une carte bancaire. Un routeur classique ne permettait pas de détecter des opérations illicites (retrait de deux endroits différents). Avec les routeurs équipés de la technologies AON, ce genre d'opérations peut être facilement détectée et évitées.