La proposition qui émane, quelque fois, des chirurgiens de transférer votre malade du secteur public vers le privé, n'est un secret pour personne. Les 3 millions de centimes que gagne, par mois, un chirurgien opérant à l'hôpital est un montant qu'il gagne dans le privé en deux heures de travail. La cause de cette disparité est imputée au « système de rémunération qui est loin d'être stimulant pour le personnel travaillant dans les hôpitaux. » C'est ce qu'a affirmé le Docteur Zerhouni, médecin travaillant dans la fonction publique à Oran. Le constat a été formulé, hier, lors du séminaire sur la « Rémunération et performance », organisé par l'association algérienne des ressources humaines (ALGRH). « Même si l'on met à leurs disposition des outils d'audit, les responsables des structures de santé ne sont pas intéressés par la performance puisqu'ils ne sont pas bien rémunérés », constate ce cadre de la santé publique. « Les praticiens de la fonction publique ne cherchent pas le bien être des malades. En fait, c'est moins un problème médical que de gestion qui l'entoure. L'erreur médicale n'est pas seulement imputable à l'acte lui-même mais à tout ce qui l'entour ». Si dans un pays comme la France, par exemple, le secteur de la santé publique est encadrée par un statut de service public spécifique, dans notre pays, la solution pour les hôpitaux dont la masse salariale représente 87% du budget des hôpitaux, passe inéluctablement par « la réforme du statut de la fonction publique, pour pouvoir espérer un meilleur accueil, une meilleure répartition des équipements et partant, une meilleure prestation », suggère M.Tahar Aït Yala, coordinateur local de l'ALGRH. Le Président de cette association, M.Mana, a révélé en outre, la signature d'une convention de partenariat avec l'Institut de gestion et des sciences économiques d'Oran. Une convention qui porte notamment sur le domaine de la formation dans le domaine des ressources humanes. « Les cadres dirigeants ont un statut précaire et révocable », a estimé M.Belaïdi, ex-directeur général au ministère du travail. De l'enquête sur les cadres dirigeants des entreprises dans le privé comme dans le public, ressort que ces derniers veulent un salaire brut de 10 millions de centimes par mois. Un salaire qualifié de « modeste », par cet ancien cadre du ministère. L'enquête montre que ces derniers se plaignent notamment du « nombre de cadres dirigeants et les conditions de leur désignation qui restent liés à des décisions quasi arbitraires des SGP - l'équipe dirigeante de l'entreprise est pratiquement imposée au GSP alors qu'il est censé la choisir. »