« Le rythme, c'est l'alternance entre le mouvement et l'image fixe ». Mouvement. Fixe. Deux mots utilisés par Azuelos parfaitement appropriés à décrire l'ambiance au deuxième jour des ateliers professionnels du film d'animation à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. 10 h 10, la salle est déjà quasi pleine d'étudiants et d'enfants. Des allers-venues ponctuent l'exposé d'introduction aux ateliers d'Azuelos, bien décidé à faire respecter le silence usant de sourires et d'humour. Celui-ci demande le calme et poursuit en donnant le programme de la matinée. L'étude du jour tournera autour du film d'animation au papier découpé. Commence la projection du premier film, Le moine et le poisson, et ce, en dépit de quelques petits problèmes techniques bien vite réglés. L'assistance se concentre, et le silence se fait. Enfin presque. Un concerto de téléphones portables débute et se termine aussitôt. Peu importe. L'animateur demande, toujours avec le sourire et le calme de rigueur, aux derniers n'y ayant pas encore pensé, de bien avoir l'amabilité d'éteindre ou de couper la sonnerie de leur téléphone. Et c'est reparti. Haut pays des neiges, Crac, La Demoiselle et le Violoncelliste, les films s'enchaînent et les commentaires continuent. 11 h 23, une pause de 20 minutes est accordée. Azuelos, malgré des contretemps, semble relativement satisfait de l'intérêt porté par le public aux ateliers. « Vous savez, la plupart étaient déjà présents hier, ce qui est assez encourageant. Et puis, ils n'hésitent pas à poser des questions et à faire des commentaires à la suite des projections. Cette interactivité donne du rythme », raconte-t-il. Que pense l'artiste des commentaires ? « Ce qui est intéressant, c'est qu'ils cherchent toujours une morale au film qu'ils visionnent, alors qu'honnêtement, nous autres Européens, n'y pensons pas forcément », dit-il.