Des ateliers de travail sont ouverts aux étudiants et aux autodidactes pour apprendre la manière de concevoir un film d'animation. Les journées du film d'animation organisées par l'Ecole des beaux-arts par l'Association patrimoine, section Ntic et Kaïna Cinéma, ont entamé leur cours samedi dernier. Dirigé par Pierre Azuelos, directeur de la Fabrique studio de dessin animé en France, cet atelier de travail destiné aux étudiants et aux autodidactes, s'est focalisé en début de journée sur les techniques de «fabrication» d'un film d'animation. Exemples à l'appui, notamment les films Les Voisins de Norman McLoren (1952), Le Petit soldat de Paul Grimault (1947), d'après un conte d'Andersen et adapté par Jacques Prévert, Paroles en l'air (1995) et Pantin la pirouette de Sylvain Vincendeau (1999). Il a été question durant cette première journée, d'inculquer à ces élèves les rudiments initiaux du cinéma a fortiori du dessin animé et de comprendre son contenu quand celui-ci est dépourvu de paroles. Ainsi, un film d'animation se passe de paroles mais il est accentué par les expressions du visage des personnages et de la musique qui se révèle être très importante dans ce genre de film. Revenir à la photo a été essentielle pour comprendre le mécanisme de conception d'un film d'animation. «Dans le dessin animé, il y a parfois beaucoup de tricherie. On ne représente pas ces 24 images à la seconde. Parfois, c'est très rapide et parfois court. On fait de l'illusion en utilisant son intelligence pour économiser son temps et passer un message le plus important», indique-t-on. Aussi, Pierre Azuelos partira de la «thaumatéope» ou le trompe-l'oeil, «l'effet phi» pour arriver au cinéma d'animation dont le représentant est Alexandre Alexeieff, définissant le cinéma d'animation comme étant «une création de mouvements artificiels grâce à la synthèse cinématographique». «On m'a proposé de venir animer ces journées de sensibilisation aux dessins animés avec des jeunes gens qui sont très enthousiastes mais qui manquent de moyens, d'expressions et d'organisation. J'ai donc accepté avec plaisir. Je vais montrer des films, apporter des informations sur la réalisation d'un cinéma d'animation et aussi faire exprimer les jeunes. On pense déjà pour l'année prochaine à des stages où l'on regroupera certains d'entre eux pour qu'ils fassent un film on est pour l'instant à la découverte», a souligné Pierre Azuelos. Responsable de la section Nouvelles technologies appliquées au cinéma, de l'Association patrimoine, Meziani Mahmoud dira pour sa part, son désir d'apporter le savoir-faire idoine à même d'inciter ces jeunes à produire plus tard des courts-métrages d'animation. «Nous avons signé une convention avec la boîte Ben Production qui ouvre son espace de montage pour ces jeunes créateurs. Nous avons signé également une convention avec l'Association internationale du cinéma d'animation qui organise chaque année la Fête du cinéma d'animation du 21 au 28 octobre. L'Algérie y sera présente pour 2006», nous a-t-il confié. Célèbre réalisateur et créateur de bandes dessinées, Slim, l'artiste que tout le monde connaît, était présent lors de cette journée. Il présentera, en outre mardi à la cinémathèque, son film Bouzid et le train, réalisé en 1982 à l'occasion de la célébration du 20e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. «Je suis ici pour donner aux étudiants l'envie de faire du dessin animé et peut-être leur métier». Un programme riche a été tracé pour cette seconde édition du film d'animation. Plusieurs films seront projetés. On notera Les Triplettes de Belleville, Kaïna la prophétie, long métrage de Chris Delaporte... Le jour de clôture, le 6 juillet, sera marqué par la présentation du film de toute la manifestation réalisé par les élèves de l'Esba.