Condamné en première instance, le 24 février dernier, à 8 mois de prison ferme, le chanteur de raï cheb Azzedine purgera 4 mois de plus, après le procès en appel examiné dimanche dernier par la juridiction compétente de Chlef. En effet, il a été condamné à 12 mois de prison ferme pour diffamation et outrage à corps constitués. La même peine a été également prononcée contre le patron de la maison d'édition Fraternelle, basée à Oran. Tous deux doivent aussi verser à la partie civile la somme de 100 millions de centimes au titre de dommages et intérêts, et procéder à la publication à leurs frais du jugement dans des quotidiens nationaux. La plainte a été déposée par l'avocat de la wilaya de Chlef suite à la commercialisation de la nouvelle cassette Chouf el hogra chouf dans laquelle l'auteur s'en est pris à des fonctionnaires de l'administration locale et de la justice, et a cité certains responsables locaux. Appelé à la barre, Azzedine a réitéré ses déclarations antérieures, faisant savoir qu'il n'a jamais été dans son intention d'offenser ou de critiquer quiconque. « C'était pour moi un thème comme tant d'autres », a-t-il déclaré aux magistrats dans une salle archicomble, composée en grande partie de fans du chanteur. « La cassette prouve le contraire. Vous avez ciblé des responsables et porté atteinte à leur intégrité par des propos diffamatoires. Vous aviez aussi tort de vous attaquer à un magistrat alors que la justice vous a acquitté auparavant dans deux autres affaires de droit commun », lui a répondu le président de séance. L'éditeur a, pour sa part, rejeté la responsabilité sur l'ONDA qui, d'après lui, a approuvé le texte de la chanson incriminée. Dans leur plaidoirie, les défenseurs des deux accusés ont abondé dans le même sens et ont demandé l'acquittement de leurs clients. A l'issue des délibérations, la cour d'appel est revenue avec le verdict suivant : 12 mois de prison ferme pour chacun d'eux et le versement solidairement de 1 000 000 DA de dommages et intérêts.