La Safex est transformée, l'espace d'une semaine, en un véritable palais où est exhibée une panoplie d'œuvres artisanales représentant la richesse du patrimoine du pays et les secrets des traditions étrangères. Une trentaine de Chambres de l'artisanat et des métiers a dévoilé les multiples facettes artisanales de l'Algérie. L'entreprise Bousaadi de M'sila a étalé une variété de vêtements traditionnels confectionnés avec des touches modernes. Le représentant de l'entreprise qui déclare employer 25 personnes indique que ces produits sont très prisés et commercialisés dans différentes wilayas. Un capuchon pour l'hiver est vendu à 15 000 DA. A quelques mètres, un artisan de Bouira est venu faire découvrir les bijoux et les tableaux en bijoux, chers à la région. Accumulant 25 ans d'expérience dans un atelier de 4 artisans, cet exposant déplore la difficulté de commercialiser ses produits en plus du manque de publicité dont souffre l'artisanat dans cette région. Il a tenu également à relever l'épineuse contrainte de la rareté de la matière première et du désengagement des autorités locales. « J'ai demandé un magasin pour l'extension de mon atelier, mais aucun écho de la part de la wilaya. » S'agissant du salon, notre interlocuteur suggère de prolonger la durée de la manifestation qui demande plus d'une semaine. De Constantine s'est déplacée la première nougatière du pays, Mounira Mansouri, qui gère une maison artisanale créée en 1938. Le nougat est fabriqué par cette coopérative familiale dans la pure tradition artisanale, à base de produits naturels du terroir. « La qualité et l'hygiène sont notre priorité », dira Mme Mansouri, en affirmant qu'elle a été sollicitée pour s'installer aux Etats-Unis, au Maroc et en France. La gérante souligne que ce salon lui a permis de tisser beaucoup de contacts aussi bien avec les nationaux qu'avec les étrangers. Pour ce qui est de l'apport de la tutelle, Mme Mansouri reconnaît le soutien du ministre de la PME-PMI et de l'Artisanat qui l'a encouragée pour l'extension de sa maison artisanale dans le cadre du fonds de garantie. Cette 12e édition a été aussi l'occasion pour des stagiaires en artisanat, invités à exposer leurs objets. Ainsi, plusieurs jeunes filles sont venues du Cfpa de Bologhine pour montrer des habits traditionnels et des œuvres en broderie. Le centre qui assure une formation de 18 mois est encadré par 4 formatrices. « Tous les moyens sont réunis pour effectuer le stage. Toutefois, le problème se pose après la formation à cause des difficultés de trouver un emploi », avoue une formatrice. Le hall réservé aux participants étrangers connaît une affluence dense qui reflète la curiosité et la passion des Algériens pour découvrir la touche étrangère. Le stand qui abrite l'Egypte est orné d'œuvres et d'objets artisanaux rappelant que ce pays est effectivement le berceau des civilisations. Des meubles fignolés avec justesse pour exprimer la finesse de la civilisation arabe. D'autres outils qui servent dans la vie quotidienne ont été exposés, non sans fierté, pour marquer le passage des Romains et l'empreinte indélébile des Pharaons. Un exposant égyptien que nous avons approché constate que les produits artisanaux de son pays ne sont pas bien connus chez les Algériens. Pour la coopération entre les deux pays, il annonce qu'elle est au stade d'échanges en matière de formation. Pour la présence espagnole, elle se veut une assistance technique en faisant connaître son expérience. Plusieurs experts sont au rendez-vous dans le but d'apporter des suggestions pour redynamiser le secteur de l'artisanat en Algérie. La Mauritanie est également présente à ce salon en vue d'exhiber ses habillements et ses bijoux. Pour le représentant de la délégation, cette participation répond aux relations bilatérales et à l'échange d'expérience dans l'artisanat. « Nous avons rapporté des échantillons de produits pour les faire connaître et non pour les commercialiser », indique notre interlocuteur qui dit avoir beaucoup d'espoir pour renforcer les échanges dans le cadre des commissions mixtes des deux pays. Dans les autres stands, le Sénégal, le Mali et le Niger ont tenu à faire valoir leur génie dans la couture artisanale. De jolies robes en coton teintées en bleu, jaune et rouge ont embelli ces espaces. Les colliers et les statuettes reflètent l'originalité et la fascination de la culture africaine. La tradition asiatique, elle, est marquée par des cadres en bois nacré et une diversité de vêtements qui traduisent la subtilité vietnamienne. Des tables et des tissus colorés sont offerts par l'Inde avec une main joviale et un sourire épanoui. Demain, le salon sera clôturé par la distribution du prix national de l'artisanat traditionnel et d'art.