La dense circulation enregistrée, en début de soirée de jeudi dernier sur la pénétrante Sidi Fredj, augure déjà des premières prémices de ce que seront les soirées du mois de juillet. Les automobilistes, en quête d'un peu de fraîcheur salvatrice, roulaient littéralement pare-choc contre pare-choc et confluaient, pour la plupart, de la moiteur du centre-ville de la capitale. Pendant ce temps, d'autres voitures venant, qui de la mer, qui de la région de la Mitidja, patientent au carrefour de Sidi Fredj. Les oblongues processions mécanisées se dirigeaient vers l'oasis rafraîchie par la brise marine qu'est Staouéli. C'est suite à un décret impérial du 24 mars 1855 que fut édifiée Staouéli, qui deviendra par la suite un village. Dépendant de la commune de Chéraga jusqu'au 1er mars 1887, elle est érigée ensuite en commune autonome, comprenant le territoire du village annexe de Staouéli, la section communale du village de Sidi Fredj et le village annexe de Zéralda, qui deviendra une section communale de Staouéli. Située à 21 km à l'ouest d'Alger et à 2 km de la mer, elle est considérée, aujourd'hui, comme la destination privilégiée des épicuriens et, partant, des fins gourmets. La belle saison est là, et comme, à pareille période de l'année, de jeunes désœuvrés des quartiers limitrophes reviennent comme des tourterelles à tir-d'aile pour s'investir dans le gardiennage des parkings. L'enchevêtrement des venelles est classé « quartier de haute sécurité », notamment la rue Djillali Ahmed qui est envahie des deux côtés de la chaussée par une colonne de voitures. Alors malheur aux retardataires qui n'ont d'autre choix que de ronger leurs freins en souhaitant une problématique place de parcage. Le calvaire né de la densité du trafic et son corollaire de désagréments s'éclipsent comme par magie à l'intersection de la place des Dauphins sise à l'avenue Kasmi Ali. La flore luxuriante du jardin adjacent à la route de la Bridja qui conduit à Sidi Fredj, à Zéralda et au village africain, exhorte à quelques instants de détente avant le grand gueuleton. Le site de la pépinière de l'étoile étincelante mérite que l'on diffère les plaisirs de la bonne table pour immortaliser une photo de vacances. A Staouéli, le confort et la sécurité des touristes sont le centre des préoccupations des autorités locales depuis l'entrée en vigueur du nouveau plan de circulation. Le déplacement des véhicules sur l'avenue Gaci Ahmed (dit Amar) est interdit de 18h à minuit. Des balustrades métalliques sont posées aux intersections. Tahar Zaïd, le patron du salon de dégustation de glaces L'Igloo, nous répond entre une cuillerée d'un Banana Split et une gorgée de la Coupe surprise de la maison : « La décision a été prise le 1er juin dernier par le P/APC de Staouéli et avalisée par le wali délégué de Zéralda suite à une recommandation du syndicat d'initiative local auquel adhère la majorité des commerçants de Staouéli. » Au demeurant, la principale avenue Gaci Ahmed accède ainsi temporairement au statut d'une voie piétonnière, à la grande joie des vendeurs de gadgets lumineux made in China et des marchands de barbe à papa. La promenade héberge toute une suite de salons aux enseignes prestigieuses, telles que les rôtisseries : La flamme d'or, Le Thiziré et la Belle époque. A côté des grill-room se greffe un enchaînement de restaurants : le Capricorne, Amel, le Marhaba, le Cristal, El Manar au mille et un parfums et le Petit mousse. Seulement, les salons de dégustation de glaces tiennent le haut de l'affiche, particulièrement l'Igloo, le Nevé, Anisyoum, Spring glaces, le Saberzo et El Djazira. Toutefois, la plupart des restaurateurs proposent dans leur menu des desserts glacés, dont les prix varient entre 100 et 300 DA. C'est le cas du restaurant Amel qui a fait sienne la devise : « Prix attractifs, menus variés et une clientèle chouchoutée ». La clientèle du Amel est constituée essentiellement de familles et de jeunes couples en raison de l'ambiance conviviale qui y règne. Beaucoup d'autres familles, agglutinées sur les trottoirs, attendent leur tour. L'odeur des grillades semble flotter au-dessus du reste et les familles se concentrent beaucoup plus sur ces bonnes brochettes en dépit des prix affichés. A noter également une présence policière « en tenue et en civil » renforcée et sécurisante au milieu d'une ambiance bon enfant. Durant cette promenade colorée, les officines de pharmacies et les tenanciers des commerces multiples veillent autant que leurs collègues sur les restaurateurs. C'est dire que tout se vend et tout s'achète au grand bonheur de la caisse communale du fisc. A Staouéli, les bronzés font des randonnées hippiques cotées à 100 DA le tour équestre, pendant que les tout petits perpétuent les souvenirs de vacances grâce aux « polaroïds » des photographes ambulants proposent des photos à 200DA avec leurs coéquipiers les clowns. La clientèle de Staouéli est cosmopolite. On y rencontre des ressortissants des pays de l'Europe de l'Est, des sujets du royaume de la Grande-Bretagne, des Turcs et même des Egyptiens. Staouéli reste incontestablement l'une des communes côtières les plus animées pendant les chaudes soirées d'été. Nadir Kerri , Nazim Djebahi