Les tabloïds anglais se sont efforcés, au lendemain des attentats de Londres, à dresser le tableau d'une Grande-Bretagne choquée mais pas surprise par ces événements. Le quotidien The Guardian dans son analyse déclarait : « La nouvelle de la victoire à la course des JO était plus surprenante que celle-là. Comment aurions-nous pu avoir oublié que cela allait finir par nous arriver ? » Impression confirmée par l'actuel maire de Londres, Ken Livingstone, qui déclarait hier : « Nous savions que ce jour allait venir (...) et tout ce que nous avions planifié (pour y faire face) a fonctionné comme prévu. » Même le journal français La Croix interprétait l'aller-retour de Tony Blair sur les lieux du drame : « Comme si cet événement n'était pas vraiment une surprise. » Ainsi se sont succédé hier analyses et commentaires. Pierre Rousselin, dans l'éditorial du journal français Le Figaro, s'interrogeait : « Combien de temps nous faudra-t-il vivre sous la menace permanente du terrorisme de masse ? » Dans un autre registre, mais pas pour le moins critique, Le Monde révélait, à propos des motivations des auteurs des attentats, que « leur but suprême est la destruction du monde occidental ». Le quotidien espagnol El Pais s'est déclaré solidaire de la Grande-Bretagne en expliquant que « la culture de la haine et de la mort ne supporte pas le succès des sociétés ouvertes dans leur éternelle résolution vers de meilleurs niveaux de bonheur individuel et collectif ». Les réactions sont néanmoins différentes selon les pays. L'Italie est désormais consciente du danger qui plane sur son territoire du fait de son engagement aux côtés des Etats-Unis en lrak. « Dans l'attente de notre tour », prévoyait ainsi hier en une La Stampa. Le quotidien grec Ta Néa (centre gauche) s'inquiétait davantage du « fossé » qui continue à se creuser entre Islam et valeurs occidentales : « La politique actuelle (des Occidentaux) semble renforcer politiquement les extrémistes et isoler les modérés. » Un nombre important d'analyses était cependant d'accord à dénoncer les problèmes politiques, véritables sources de ce type d'attaques. « La vérité est que, face à ce drame qui a touché la Grande-Bretagne et le monde occidental en général, les gouvernements ciblés ne peuvent apporter le traitement approprié au phénomène du terrorisme, que ce soit pour l'empêcher ou en atténuer les effets, quels que soient les moyens sécuritaires, humains et technologiques (...). Il faut donc regarder dans les causes politiques ayant poussé à ce phénomène », a estimé Alquds El Arabi dont le siège est à Londres.