Résultats n Après la défaite du Parti travailliste aux élections locales, le Premier ministre a opéré un remaniement important dans son équipe. Lors de ces élections, les conservateurs ont recueilli 40% des voix, devant les libéraux-démocrates (27%) et le Labour (parti de Blair) qui n?a réussi à recueillir que 26% des voix. Tout de suite après ces résultats calamiteux obtenus par son parti, le Premier ministre, Tony Blair, a procédé à un remaniement «le plus poussé depuis qu?il est au pouvoir». Cette opération est commentée différemment par la presse anglaise, mais tous les analystes se sont accordés à traiter Tony Blair d?homme aux abois qui lutte pour sauvegarder son poste face à une opposition grandissante. Tous les quotidiens, que ce soit celui des milieux d'affaires, The Financial Times ou The Sun, le tabloïd populaire, relèvent que le responsable du Labour n'a pas hésité à renvoyer son ministre de l'Intérieur (Charle Clark), à rétrograder son ministre des Affaires étrangères (Jack Straw), à réduire les responsabilités du vice-Premier ministre (John Prescott) et à jongler avec des postes ministériels clés. Ce remaniement, pour la presse anglaise, doit donner une nouvelle vigueur au gouvernement Blair. Une opération qualifiée de dernière chance pour l'actuel Premier ministre de réaffirmer son autorité et regagner la confiance du pays. «Blair donne le signal qu'il est toujours énergique et qu'il ne sera pas forcé de quitter prématurément l'actuelle session du Parlement», écrit le Financial. Le quotidien de gauche The Guardian, pour sa part, doute que les nominations ou les renvois des différents ministres apporteront une grande différence. Pour ce quotidien, «le remaniement ne fait que détourner l'attention des mauvais résultats du Labour aux élections régionales». Le journal Le Times (centre), plus sévère dans son analyse, souligne que ce remaniement est au mieux sans effet et au pire destructif. Un tel remaniement est jugé incohérent par le Daily Mail (droite), «c'est le coup désespéré d'un politicien tâchant de sauver sa propre peau». Pour ce quotidien, Blair sacrifie les autres. «Mais s'il veut juger le véritable échec de son gouvernement, il n'a qu'à se regarder dans le miroir.» Ceci pour dire que la responsabilité de l?échec incombe avant tout à Tony Blair.